28/09/09

Harmoniser la recherche sur les sols arides pour empêcher une crise

Agriculture Sols (Soil Farming)
Crédit image: Flickr/CIFOR

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[BARILOCHE, ARGENTINE] Selon un nouveau rapport, les scientifiques doivent de toute urgence s'entendre sur des critères universels de suivi et d'évaluation de la dégradation des sols dans le monde.

D'après ce rapport préparé en vue d'une conférence scientifique destinée à éclairer la neuvième session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification qui s'est ouverte la semaine dernière (21 septembre) à Buenos Aires, le manque de coordination dans la recherche fait que les décideurs ignorent quelle est la meilleure stratégie de lutte contre la dégradation des sols.  

Pour William Dar, Directeur général de l'Institut international de Recherche sur les Cultures des Zones tropicales semi-arides (ICRISAT) et président de la conférence scientifique, il existe une convergence imminente entre les questions de la désertification, des changements climatiques et des crises alimentaires, de biodiversité et démographique.

Près de 20 pour cent des terres arides ont perdu toute capacité de production au cours des dernières années en raison d'activité anthropiques et des changements climatiques, affirme le rapport. Les terres arides représentent 40 pour cent de l'ensemble de la surface de la Terre, abritant 35 pour cent de la population mondiale.

Dar a annoncé que la conférence scientifique a émis plusieurs recommandations pour le suivi et l'évaluation de la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse (desertification, land degradation and drought ou DLDD), notamment l'élaboration d'un mécanisme consultatif scientifique interdisciplinaire à l'intention des décideurs.

Le rapport soutient que la plupart des projets de recherche se limitent à l'évaluation de la dégradation, sans chercher à identifier les tendances de la DLDD. Or, si les décideurs politiques pouvaient mieux percevoir les conséquences de leur inaction, soulignent les auteurs, ils seraient plus enclins à agir.

María Laura Corso, coordinatrice scientifique de la délégation d'Argentine à cette conférence, explique au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que plusieurs technologies d'évaluation de la dégradation des sols sont disponibles, à l'instar de l'analyse d'échantillons de sols et de végétation, ou la télédétection par satellite.

"Mais il manque des critères communs de comparaison des résultats", regrette-t-elle, en ajoutant que la recherche s'intéresse rarement aux solutions à la DLDD.

Corso est la coordinatrice technique en Argentine d'un projet international appelé Evaluation de la Dégradation des Sols en Milieu aride, dans le cadre duquel des chercheurs d'Argentine, de Chine, de Cuba, du Sénégal, d'Afrique du Sud et de Tunisie testent des méthodes communes d'évaluation de la DLDD depuis 2006. L'élaboration d'une carte mondiale de la dégradation des sols est l'un des résultats concrets de ce projet.