20/03/18

La formation, élément clé de la maîtrise des technologies spatiales

Sékou Ouédraogo
Sékou Ouédraogo, le président de l'AASO - Crédit image: SDN/Sophie Douce

Lecture rapide

  • L'espace offre des opportunités inouïes en matière de développement
  • Sept pays africains seulement possèdent des agences spatiales de bonne renommée
  • Les experts appellent à la formation d'une masse critique de spécialistes

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Initiée par l'Organisation africaine de l'aéronautique et de l'Espace (African Aeronautics & Space Organisation – AASO), une rencontre a réuni à Paris de grands noms du monde de l'espace, dont le spationaute français, Jean-Loup Chrétien, venus réfléchir sur le développement des activités spatiales en Afrique, dans le but de soutenir le développement du continent.
 
Sékou Ouédraogo, le président de l'AASO, a d'emblée planté le décor, en démontrant l'utilité des sciences aéronautiques et spatiales pour l'Afrique.
 
Selon lui, les satellites et les drones peuvent aider au développement du continent africain et pallier le manque d’infrastructures dans des secteurs aussi variés que la météorologie, les télécommunications, la navigation, la gestion des ressources naturelles et la sécurité.
 
"Construire des autoroutes coûte très cher et cela prend beaucoup de temps", a-t-il fait valoir, insistant notamment sur les possibilités offertes par les satellites et les drones, en termes de télécommunication.


 
Actuellement, 1738 satellites tournent autour de la Terre, mais l'Afrique n'en compte qu'une vingtaine [1].

Fatoumata Kebe, astronome française d’origine malienne, a abondé dans le même sens, en expliquant que le spatial permet l’émergence de nouvelles technologies, par exemple dans le domaine de la santé.
 
La télémédecine, en particulier, est un secteur dans lequel le continent peut bénéficier des technologies spatiales, vu qu'elle offre la possibilité aux médecins d'interagir avec des patients situés dans des endroits éloignés des centres urbains, a-t-elle poursuivi.
 
"Les études spatiales peuvent aider le continent africain juste par leurs applications, par exemple tout ce qui est météorologie pour prévenir les événements dus au réchauffement climatique", a ajouté la chercheuse.
 
Les participants à la conférence de Paris ont cependant insisté sur les nombreux défis qui restent à relever pour le développement de la recherche spatiale en Afrique.
 
Parmi ceux-ci se trouve la question cruciale de la formation.
 
Ainsi, pour Jean-Noël Poda, vice-président de l’AASO et ancien ministre burkinabé de la Recherche scientifique et de l’innovation, le principal obstacle à l'éclosion de l'industrie spatiale africaine reste précisément la formation.


 
Le continent compte très peu d'écoles de référence en matière d'études spatiales et où ils existent, ces établissements se contentent souvent de la maintenance des avions de ligne.
 
Or, explique l'orateur, il y a à la fois un besoin d'activités au niveau des universités, mais aussi au niveau des populations.
 
"Les populations, quel que soit leur niveau d'instruction, ont besoin des sciences spatiales pour l’agriculture et l’élevage ; les vrais enjeux résident donc dans la formation et le transfert des connaissances", a-t-il conclu.
 
Une dizaine de pays africains se retrouvent aujourd'hui dans le club très fermé des pays avec une certaine capacité en matière d'activités spatiales.

Au nombre des agences spatiales africaines de renommée internationale, se trouvent la National Space Research and Development Agency (NASRDA, Nigeria), la South African National Space Agency (Sansa), l'Agence spatiale algérienne (Asal), la National Authority for Remote Sensing & Space Sciences (Narss, Egypte), l'Agence gabonaise d’études et d’observations spatiales (Ageos), le Centre royal de télédétection spatiale (CRTS, Maroc) et la Science Space and Technology Centre (SSTC, Ghana).