24/03/15

Un fonds pour la conservation de l’eau et des sols

ndakaini dam
Crédit image: Arthi Water

Lecture rapide

  • 60 % des habitants de Nairobi n’ont pas accès à un approvisionnement fiable en eau
  • Le nouveau fonds devrait à terme générer 21,5 millions de dollars de bénéfices
  • Les besoins supplémentaires en eau sont d’au moins 30 % dans la capitale kenyane.

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[NAIROBI] Un nouveau projet dont l’objectif est de fournir un approvisionnement soutenu en eau à plus de 9,3 millions de personnes tout en conservant l'environnement a été lancé le 20 mars 2015 au Kenya.

Le projet, connu sous le nom de Nairobi Water Fund, a été décrit comme étant le premier en Afrique par les partenaires qui y sont impliqués.

Il devrait générer 21,5 millions de dollars US de bénéfices à long terme pour les consommateurs, les agriculteurs et les entreprises du Kenya.

Il est mis en œuvre à travers un partenariat public-privé dirigé par The Nature Conservancy (TNC), dont le siège se trouve aux États-Unis.

Selon TNC, 60 % des habitants de Nairobi n’ont pas accès à un approvisionnement fiable en eau ; un problème qui devrait s’aggraver avec des précipitations imprévisibles consécutives aux changements climatiques.

“Le Fonds pour l'eau mobilise des personnes participant à la conservation des bassins versants en vue d’utiliser des méthodes prouvées scientifiquement pour maintenir une infrastructure verte.”


Fred Kihara, Nairobi Water Fund

"Les fonds pour l'eau sont fondés sur le principe selon lequel il est moins cher de prévenir les problèmes de l'eau à la source que de les aborder plus en aval," explique TNC. 

Fred Kihara, le porte-parole du Nairobi Water Fund de TNC déclare: "Le fonds pour l'eau mobilise des personnes participant à la conservation des bassins versants en vue d’utiliser des méthodes prouvées scientifiquement pour maintenir une infrastructure verte. Le partenariat public-privé impliquant des agriculteurs aura pour résultat une eau plus propre, en quantité plus importante et une infrastructure plus verte".

Selon la même source, TNC et ses partenaires ont développé un portefeuille mondial de 32 fonds pour l'eau qui conservent actuellement plus de sept millions d'hectares de bassins hydrologiques et assurent des approvisionnements en eau pour 50 millions de personnes.

"A travers le fonds, le Kenya peut mener pour l'Afrique un programme d’écosystèmes qui génère des bénéfices pour tous", ajoute-t-il.

Les partenaires prenant part au projet sont: le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT), la "Nairobi City Water and Sewerage Company" (NCWSC), la société de production d'électricité du Kenya, KenGen, l'Agence de gestion des ressources en eau du Kenya, la Fondation Coca-Cola Afrique et les petits agriculteurs qui ont adopté des pratiques agricoles visant à conserver l'environnement et améliorer le débit de l'eau en saison sèche.

Fred Kizito, scientifique principal du CIAT, au Kenya, laisse entendre que les conseils et la recherche scientifique joueront un rôle essentiel pour assurer la réussite du programme.

Il a déclaré à SciDev.Net que "la recherche a aidé à effectuer l’'analyse de rentabilité'" pour montrer que l’investissement d’au moins 10 millions de dollars US dans des efforts en matière de gestion de l'environnement sur le terrain pour la partie supérieure du fleuve Tana aura un impact tangible sur la qualité et la quantité de l'eau, et sur la productivité agricole.

Fred Kisito ajoute : "Nous ne pouvons le savoir que si le [Nairobi] Water Fund tient ses promesses en surveillant l’effet en cours sur l'érosion du sol et la qualité de l'eau. Le CIAT utilise divers outils de suivi et d'évaluation, tels que les capteurs de la qualité de l'eau en temps réel, les détecteurs de ruissellement et d'érosion, les sondes d'humidité du sol et les tests d'infiltration rapides, entre autres, pour quantifier l'impact des interventions ".

Philip Gichiki, le directeur général de la NCWSC, qui préside également le Fonds, note que la demande en eau a considérablement augmenté à Nairobi.

"Nous projetons d'investir dans l'extension de notre approvisionnement en eau, puisque les besoins supplémentaires en eau sont d’au moins 30 %", dit-il.

La satisfaction de cette demande dépend des efforts de conservation dans le bassin hydrographique et de la défense de la cause par les agriculteurs comme Jane Kabugi.

La maison de cette dernière est construite sur une pente raide qui surplombe le fleuve Kiama, une source du barrage voisin de Ndakaini qui fournit 85 % de l'eau disponible à Nairobi.

"Avec d'autres agriculteurs, nous avons creusé des tranchées, planté des herbes et des bambous pour prévenir l'érosion du sol et la sédimentation dans le fleuve dans le cadre des mesures de conservation prises pour nous assurer que le barrage dispose d'un approvisionnement suffisant en eau tout au long de l'année", dit Jane Kabugi.