Par: Ochieng’ Ogodo
Envoyer à un ami
Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.
[NAIROBI] A en croire des chercheurs, comprendre comment les personnes exposées pour la première fois au paludisme développent une immunité pourrait conduire à créer des traitements plus efficaces, notamment des vaccins pour lutter contre la maladie.
En octobre 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé l’utilisation généralisée du RTS,S/AS01 (RTS,S), le seul vaccin contre le paludisme, pour les enfants en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où la transmission du paludisme est modérée ou élevée.
Mais les chercheurs disent que ce vaccin cible les parasites avant qu’ils ne se déplacent dans la circulation sanguine pour provoquer des symptômes graves, ce qui les incite à explorer comment d’autres vaccins potentiels pourraient être utilisés pour briser les cycles des parasites du paludisme dans la circulation sanguine.
“Si nous pouvons comprendre comment le système immunitaire régule la partie symptomatique de la maladie, nous pouvons également commencer à développer des stratégies pour réduire les symptômes”
Christopher Sundling, Karolinska Institutet, Suède
Dans une étude publiée dans la revue Cell Reports le mois dernier, les chercheurs ont analysé les différences de réponse immunitaire chez les personnes infectées par le paludisme avec une exposition antérieure en Afrique subsaharienne et pour la première fois en Suède de 2011 à 2017.
« Nous avons utilisé plusieurs méthodes pour étudier de près les cellules immunitaires, les marqueurs d’inflammation dans le sang et les anticorps, que nous avons ensuite analysés », explique Christopher Sundling, co-auteur de l’étude et chercheur principal au département de médecine de Solna, à Karolinska Institutet en Suède. « Nous avons également évalué comment différentes cellules immunitaires ont répondu à l’exposition aux globules rouges infectés par le parasite du paludisme », ajoute-t-il.
« Si nous pouvons comprendre comment le système immunitaire régule la partie symptomatique de la maladie, nous pouvons également commencer à développer des stratégies pour réduire les symptômes tout en maintenant le contrôle de la maladie », explique Christopher Sundling.
Les chercheurs disent que ces découvertes pourraient conduire au développement de vaccins contre le paludisme qui ciblent les parasites du paludisme dans le sang, les rendant potentiellement supérieurs au vaccin existant. Les résultats d’un déploiement pilote du vaccin existant ont montré une réduction de 30 % du paludisme grave.
« Une fois que le parasite pénètre dans la circulation sanguine et provoque des symptômes, l’agent pathogène est à un stade différent où le vaccin ne fonctionne pas… C’est un point faible du vaccin actuel », ajoute Christopher Suining.
Il raconte à SciDev.Net que trouver des stratégies pour amener les personnes infectées à un stade où elles ne meurent pas de l’infection pourrait changer la donne pour les personnes vivant dans des zones d’endémie palustre.
« La compréhension croissante de ces réponses immunitaires au parasite du paludisme, telle que fournie dans cette étude, fournira probablement une meilleure base pour le développement ultérieur de vaccins efficaces, similaires au succès observé dans le vaccin RTS, S récemment développé », confie-t-il à SciDev.Net.
« Cela pourrait contribuer à une réduction significative des cas de maladie et des décès », ajoute Donald Apat.