12/02/19

Les carences en lecture, un handicap pour la science

A group of children hold up chalk boards
Un groupe d'enfants brandissant des ardoises - Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • 80% des élèves sud-africains des écoles pauvres obtiennent de faibles notes dans les tests de compréhension de lecture
  • Selon une étude, seulement 32% des élèves ont montré qu'ils comprenaient les textes scientifiques
  • L'insuffisance d'exercices de lecture pour la culture pourrait expliquer cette déficience

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Selon une étude, peu d’élèves dans des écoles situées dans des zones rurales ou les banlieues pauvres peuvent bénéficier de programmes scientifiques simples conçus pour améliorer leur compréhension, faute de compétences en matière de compréhension de la lecture.

Selon des chercheurs, 80% des élèves sud-africains fréquentant des écoles parmi les plus pauvres se situent au dernier rang, ou presque, de tests internationaux de compréhension de la lecture.

Les chercheurs souhaitaient donc savoir dans quelle mesure les interventions visant à renforcer l'apprentissage des sciences dans deux de ces écoles profitaient aux élèves.

« La plupart des élèves ont pu s’engager de manière significative dans un quiz peu riche en texte et assez familier, mais il y avait une tendance à l'évitement de la lecture, à la devinette et à la dépendance vis-à-vis de fonctions textuelles superficielles, pour répondre aux questions d’un autre quiz plus riche en texte et moins familier », déclare Angela Stott, auteure principael de l’étude, publiée dans le South Africa Journal of Science, le mois dernier (30 janvier).

“Il y avait une tendance à l'évitement de la lecture, à la devinette et à la dépendance vis-à-vis de fonctions textuelles superficielles, pour répondre aux questions d'un quiz plus riche en texte et moins familier.”

Angela Stott, Université de l'État libre de Bloemfontein

Angela Stott, chercheure en pédagogie des sciences à l’Université de l’État libre de Blomfontein, en Afrique du Sud, attribue le manque de capacité de lecture scientifique des apprenants de la commune à un niveau insuffisant de culture de la lecture pour le plaisir.

« La pauvreté doit certainement y contribuer », dit-elle, ajoutant que les étudiants ne bénéficiaient pas d'interventions scientifiques et technologiques nécessitant la lecture, en raison de leurs faibles compétences en compréhension de la lecture.

Bien que les élèves aient été disposés et concentrés pendant le test, il était clair qu'ils ne possédaient malheureusement pas les compétences en compréhension de la lecture et qu'ils ne coopéraient pas, explique Angela Stott.

Les chercheurs ont sélectionné 65 élèves de huitième et neuvième années – l'équivalent dans le système francophone des classes de sixième et cinquième – qui fréquentaient deux écoles à Botshabelo, une banlieue située à environ 50 km de Bloemfontein, pour lire des textes scientifiques destinés aux apprenants ayant l'anglais comme deuxième langue vivante et créés pour leur niveau.

Ils ont répondu à des tests électroniques simplifiés sur les circuits électriques et la foudre, présentés sur un ordinateur équipé de matériel et d'une interface enregistrant les mouvements des yeux.

Angela Stott a travaillé comme mentor auprès d'enseignants de sciences dans les écoles de Botshabelo, dans le cadre d'un projet de partenariat visant à renforcer l'apprentissage des sciences, de 2014 à 2017.

L'étude révèle que seulement 32% des apprenants ont démontré qu'ils pouvaient lire et comprendre des textes scientifiques sans deviner, en se tournant vers un texte simple ou en évitant totalement le texte.

Selon Angela Scott, des programmes scientifiques tels que celui qu'elle a aidé à créer, appelé TopKids, peuvent aider les apprenants à participer à des clubs et à des ateliers scientifiques pour favoriser l'apprentissage des sciences en dehors des salles de classe et améliorer leur lecture et leurs performances.

Marissa Rollnick, professeur de pédagogie des sciences à l'Université de Witwatersrand, en Afrique du Sud, explique à SciDev.Net que la capacité de lecture fait généralement défaut aux apprenants de l'anglais comme deuxième langue vivante.

« Les apprenants ont besoin d'une compréhension de base de la langue de tous les jours avant de pouvoir accéder à l'anglais scientifique et technologique », explique-t-elle.

« Ils ont également besoin d'une certaine compréhension de la science et de la technologie.»

Cet article a été rédigé par le desk Afrique anglophone de SciDev.Net.

Références