23/11/11

Des chercheurs sud-africains lauréats du premier prix scientifique Obasanjo

L'équipe, époux à la ville, a reçu le prix pour son travail sur le VIH/sida Crédit image: CAPRISA

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Deux chercheurs sud-africains sont les lauréats du premier Prix Olusegun Obasanjo pour les découvertes scientifiques et l’innovation technologique, pour leur travail sur le VIH/sida et la prévention de l’herpès.

Salim S.Abdool et Quarraisha Abdool Karim, chercheurs  l’Université du Kwazulu-Natal et mariés à la ville, ont été récompensés au début de ce mois (10 novembre) pour leur travail sur l’utilisation d’un gel microbicide vaginal contenant du tenofovir, dont la découverte est le résultat de 17 années de recherche sur les microbicides. Cette étude conclut que ce gel est efficace à 39 pour cent dans la réduction de la transmission du VIH, un pourcentage supérieur au seuil des 33 pour cent significatifs d’un point de vue statistique.

Ils ont également constaté que le gel semblait avoir un double-effet, celui de protéger également contre l’herpès simplex virus-2. Ce Prix est destiné à récompenser les chercheurs africains qui ont accompli des réalisations remarquables dans la découverte scientifique et l’innovation technologique. Il porte le nom de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui a participé à la cérémonie de remise du Prix à l’Académie africaine des sciences (AAS) à Nairobi au Kenya.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, Salim Abdool Karim déclare « Quarraisha et moi sommes honorés d’être les lauréats du Prix Olusegun Obasanjo. Nous ne le considérons pas comme une récompense personnelle mais celle de la réussite d’une belle collaboration entre le Centre sud-africain pour le Programme de recherche sur le sida , l’Université du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, l’Université Columbia aux Etats-Unis, CONRAD,  FHI 360 (ex- Family Health International)  et Gilead Sciences.

« Il marque une étape cruciale dans ma carrière de chercheur, et je remercie l’AAS », ajoute Karim.

Il estime que les femmes paient le plus lourd tribut à l’épidémie du VIH/sida en Afrique australe et que le gel tenofovir est la première méthode de prévention qui leur octroie un contrôle direct du risque d’infection par le VIH. « J’espère que ce prix va attirer davantage l’attention sur la situation des jeunes femmes africaines face à l’épidémie du VIH. Nous devons accroître nos efforts et consacrer davantage de ressources afin de permettre aux femmes de se protéger contre l’infection au VIH en Afrique », explique-t-il.

Le prix est accompagné d’une médaille en or et d’une somme de US$ 5.000. Les travaux des candidats doivent porter sur les biotechnologies, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication ou la science des matériaux.

Pour Berhanu Abegaz, Directeur exécutif de l’AAS, ce Prix va contribuer à la promotion de la recherche scientifique en Afrique, encourager les jeunes scientifiques à se concentrer sur des travaux de recherche scientifiques et technologiques de haute qualité et, peut-être, aider à retenir les jeunes chercheurs sur le continent noir.

Selon Shem O. Wandiga, administrateur exécutif du Centre pour les innovations scientifiques et technologiques du Kenya, ce prix va encourager plusieurs africains à faire un travail de qualité et permettra d’améliorer la vie des sociétés africaines.

« Avec le temps, il pourrait devenir l’équivalent d’un Prix Nobel pour l’Afrique » conclut-il.