12/12/18

De la viande de labo pour réduire les émissions de CO2

Agneaux
Un groupe d'agneaux dans une bergerie, près de la mangeoire - Crédit image: Zummolo

Lecture rapide

  • 820 millions de personnes ont souffert de malnutrition dans le monde en 2017
  • Des systèmes alimentaires climato-intelligents sont nécessaires pour faire face aux crises alimentaires
  • Une experte appelle à des innovations contre les obstacles à la sécurité alimentaire fondés sur le genre

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Selon un rapport, pour relever les défis mondiaux en matière de nutrition et de sécurité alimentaire, il est nécessaire que les pays adoptent des systèmes alimentaires intelligents face au climat, notamment en consommant des aliments avec de faibles émissions de carbone.
 
Le nouveau rapport, publié ce 28 novembre, indique qu'en 2017 environ 820 millions de personnes dans le monde étaient sous-alimentées et considère la variabilité climatique et les extrêmes résultant de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre comme causes principales de la faim dans le monde et des graves crises alimentaires.
 
Selon l'Institut Adam Smith, basé au Royaume-Uni, la viande produite en laboratoire pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant du bétail de 96% en aidant à libérer des terres pour nourrir une population croissante.

“La viande, les algues et les aliments appétissants à base d’insectes cultivés en laboratoire sont quelques exemples d’options alimentaires potentielles à faible émission de carbone.”

Robin Fears, du Conseil consultatif des sciences de l'Académie européenne

« Environ un tiers de tous les gaz à effet de serre sont produits par les systèmes alimentaires », explique Robin Fears, directeur de programme au Conseil consultatif des sciences de l'Académie européenne, membre des académies scientifiques régionales impliquées dans la réalisation du rapport.
 
« La viande, les algues et les aliments attrayants à base d'insectes cultivés en laboratoire sont quelques exemples d'options alimentaires potentielles à faible émission de carbone ».
 
Robin Fears explique que des efforts ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre profiteraient non seulement à l'environnement mais également à la santé humaine, ajoutant que la consommation alimentaire et les choix des consommateurs contribuaient à l'augmentation des émissions à effet de serre.
 
« Les gouvernements doivent adopter une approche proactive en informant les consommateurs et en les incitant à adopter des régimes alimentaires plus sains, qui ont également moins d'impact sur l'environnement », a déclaré Robin Fears à SciDev.Net."
 
Il faut une approche des systèmes alimentaires qui relie le changement climatique, l'agriculture, la santé et la nutrition.
 
Le rapport décrit les perspectives mondiales sur les possibilités de recherche et d'innovation futures en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle et d'agriculture.
 
« Les problèmes de changement climatique sont pertinents pour de nombreux objectifs de développement durable, et l'agriculture, ainsi que les systèmes alimentaires sont des vecteurs essentiels pour les atteindre », indique le rapport, préparé par l'InterAcademy Partnership, en collaboration avec quatre réseaux académiques régionaux : le Réseau des académies africaines des sciences, l'Association des académies et sociétés de sciences en Asie, le Réseau interaméricain des académies des sciences et le Conseil consultatif scientifique des Académies européennes.
 
Jemimah Njuki, spécialiste principale des programmes du Centre canadien de recherches pour le développement international, déclare à SciDev.Net que, outre les innovations intelligentes face au climat, il est important de s’attaquer aux obstacles liés au genre en Afrique et en Asie.
 
« Alors que nous construisons un système alimentaire plus durable, nous devons nous attaquer aux obstacles liés au genre auxquels les femmes sont toujours confrontées, qui constituent la majorité de la main-d'œuvre de l'agriculture en Afrique et en Asie », explique-t-elle.
 
Elle note également que les sciences naturelles et les sciences sociales travaillent ensemble et que la technologie ne peut pas fonctionner de manière isolée.
 
« Les sciences naturelles sont peut-être le moteur des innovations technologiques, mais pour savoir si ces innovations technologiques sont utiles et ont un impact positif sur la vie des populations, il faut que les recherches en sciences sociales déterminent quelles sont leurs priorités… et quelles innovations institutionnelles et politiques sont nécessaires pour conduire le changement », explique-t-elle.