07/11/20

COVID-19 : Des chercheurs recommandent une approche intégrée

COVID-19 Researcher
Un chercheur burkinabè travaillant sur le COVID-19. Crédit image: SDN / A. Nabaloum

Lecture rapide

  • Une conférence a permis aux chercheurs de diverses spécialités de confirmer la complexité de la maladie
  • La solution pour venir à bout de la maladie réside dans une approche pluridisciplinaire
  • Au 31 octobre 2020, on dénombrait 2517 cas confirmés de Covid-19 avec 67 morts au Burkina Faso.

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[OUAGADOUGOU] Des enseignants-chercheurs de l’université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, en partenariat avec l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) et le Pôle d’excellence africain ont mené en octobre une réflexion sur le thème « réagir à la pandémie de la COVID-19 au Burkina Faso : contributions croisées de trois réseaux d’enseignants chercheurs : mathématiques, sciences médicales et biologiques, et sciences humaines et sociales ».
 
« L’initiative des scientifiques consiste à faire en sorte qu’au niveau du Burkina Faso, on puisse avoir des pistes de réflexions, des partages d’expérience, des réflexions sur les thématiques liées à la gestion de la pandémie afin que l’action gouvernementale puisse être orientée à partir des résultats des scientifiques », justifie Alkassoum Maïga, ministre de la Recherche scientifique.
 
Ce dernier estime en effet qu’en plus d’être une maladie qui a engendré de nombreux problèmes, la COVID-19 a affecté l’aspect social du Burkinabè qui est « très affectif et très tactile ». Et le défi pour les chercheurs est de mesurer l’impact social de cette pandémie. 

“Ce virus a provoqué une maladie sociale telle que la réduction des déplacements. Cette maladie sociale n’est pas forcément le domaine du spécialiste de la santé, mais plutôt celui du sociologue, du mathématicien, du philosophe, du communicateur et autres”

Alkassoum Maïga, ministre de la Recherche scientifique 

Le ministre de la recherche scientifique ajoute dès lors que chaque espace de réflexions peut contribuer à la gestion de la pandémie. « Ce virus a provoqué des maladies entre autres, d’ordre respiratoire ; mais au-delà de tout, elle a créé une maladie sociale telle que la réduction des déplacements. Cette maladie sociale n’est pas forcément le domaine du spécialiste de la santé, mais plutôt celui du sociologue, du mathématicien, du philosophe, du communicateur et autres », explique Alkassoum Maïga.
 
Aussi les scientifiques burkinabè sont-ils convaincus que la diversité des points de vue et les idées qui peuvent en résulter vont aider à appréhender la complexité de la pandémie. Ce qui permettra de faire des suggestions aux dirigeants afin qu’ils prennent des décisions pour limiter l’impact de la pandémie sur la société.
 
Pour Mahamadé Savadogo, professeur de philosophie à l’université Joseph Ki-Zerbo, la pandémie de la COVID-19 a engendré une crise multidimensionnelle qui interpelle la responsabilité de tous et notamment celle de la communauté scientifique dans le monde et particulièrement en Afrique.
 
Pour lui, la complexité de cette maladie impose l’interdisciplinarité. Il souligne qu’il y a des moments où le besoin d’unité dans l’objet pour trouver des solutions est indispensable.
 
Le chercheur affirme que les différentes disciplines se complètent et peuvent s’apporter mutuellement sur la réaction à adopter contre la pandémie. « La diversité des filières et des réflexions est en soi une force pour vaincre la pandémie. Elle permettra de l’appréhender et il va en résulter un enrichissement pour chacune de ces sciences », assure Mahamadé Savadogo.
 
En dépit des ramifications disciplinaires, estime ce dernier, toute université doit être en mesure d’emmener les sciences à collaborer. Au passage, il reconnaît que la COVID-19 est une menace qui pèse sur la société et les chercheurs doivent s’engager pour être davantage utiles à leur société.
 
Tout l’enjeu, dit-il, est d’endiguer la pandémie et surtout d’être mieux préparé pour les éventuelles crises sanitaires futures.
 
C’est également ce que pense la ministre de la Santé, Claudine Lougué, qui affirme que la pandémie a des enjeux multiples et complexes et qu’une efficacité dans sa gestion impose des approches pluridisciplinaires et sectorielles. « La prise en charge holistique nécessite la mobilisation des efforts des acteurs », soutient-elle.
 
Concrètement, il convient, entre autres, d’interroger les populations sur les différentes représentations qu’elles se sont faites de la maladie, de comprendre également comment elles ont adopté les mesures qui ont été prises par le gouvernement pour lutte contre la pandémie.
 
Les analyses des scientifiques, selon Brice Bicaba, directeur du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires  (CORUS) et coordonnateur de la riposte à la COVID-19, ont permis, entre autres, de comprendre la cause du non-respect des mesures barrières par certaines personnes et ainsi pouvoir les adapter aux politiques d’intervention.
 
A la date du 31 octobre 2020, on dénombrait, 2517 cas confirmés à la Covid-19 avec 67 morts au Burkina Faso.