06/07/18

Trois ans de retard pour le projet “Alger ville intelligente”

Smart city Algeria

Lecture rapide

  • La première "ville intelligente" d'Algérie va partiellement devenir opérationnelle l'année prochaine
  • Initialement prévue pour cette année, l'ouverture au public est renvoyée à 2021
  • En attendant, Alger a accueilli fin juin un sommet sur les villes intelligentes

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[ALGER] Le projet "Alger, ville intelligente" devrait être lancé trois ans plus tard que prévu, en raison de retards dans l'achèvement de la construction des installations.

Fatiha Slimani, responsable du projet, explique à SciDev.Net qu'elle espère une ouverture partielle de la ville au cours du premier trimestre de 2019 et la fin des travaux avant 2021. Le projet devait initialement être lancé en avril de cette année.

Les "villes intelligentes" intègrent différents types de données électroniques pour gérer plus efficacement les ressources urbaines, notamment les systèmes de circulation et de transport, les centrales électriques, les systèmes d'approvisionnement en eau et de traitement des déchets, les écoles et autres services communautaires.

“La priorité sera également accordée à la création d'équipes d'innovation désireuses de fournir des solutions technologiques qui stimulent l'économie locale.”

Fatiha Youcef Ettoumi

Après que la ville de Séoul, en Corée du Sud, fut devenue la première ville intelligente du monde en 2014, des initiatives similaires ont commencé à prendre de l'ampleur en Afrique et au Moyen-Orient, où l'urbanisation est en hausse, selon l'ONU.

La semaine dernière (27-28 juin), la capitale algérienne a accueilli l'édition 2018 du Sommet Smart Cities Global Technology & Investment, à laquelle ont assisté des délégués de plusieurs pays représentant des investisseurs en technologie, des représentants gouvernementaux, des villes intelligentes et des leaders de l'industrie.

Fatiha Slimani affirme que grâce à une ville intelligente située dans la banlieue de Sidi Abdallah, à 25 km à l'ouest de la capitale, le gouvernement algérien cherche à réaliser un investissement stratégique qui améliorera la gestion des systèmes urbains et stimulera l'économie.
 
Selon Mme Slimani, le projet Smart City est entré dans sa phase pilote, avec le lancement d'un laboratoire de recherche et d'un laboratoire technologique mis à la disposition des universités.

Zakaria Touati, directeur du Conseil national des architectes d'Algérie, précise pour sa part que plusieurs installations importantes, telles que les laboratoires de recherche pharmaceutique et biotechnologique de la ville, nécessiteront deux années de travail supplémentaires.

Abdel Hafidh Aouragh, directeur de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, explique pour sa part à SciDev.Net que la nouvelle ville sera importante pour les chercheurs.

"La ville accueillera sept incubateurs pour accompagner les innovateurs et les sponsoriser jusqu'à l'établissement d'entreprises productives, parallèlement à l'activation de trois unités technologiques spécialisées dans la production industrielle."

Fatiha Youcef Ettoumi, directrice de la recherche scientifique de la ville intelligente, estime de son côté que la nouvelle ville contribuera à faire progresser l'innovation et l'économie du savoir. "La priorité sera également accordée à la création d'équipes d'innovation désireuses de fournir des solutions technologiques qui stimulent l'économie locale", explique-t-elle.

Amina Kadri-Messaïd, directrice de l'Institut supérieur de gestion et de planification en Algérie, ajoute que la ville intelligente ouvrira la voie à des partenariats fructueux entre les universités et les institutions publiques et privées impliquées dans des activités économiquement productives.

Selon Younes Guerrar, un expert en technologies de l'information, la contribution la plus importante de la ville sera d'aider à empêcher le gaspillage de fonds.

"La programmation intelligente des appareils de chauffage, des climatiseurs et des ascenseurs dans les hôpitaux, des bâtiments administratifs et des maisons aidera à économiser de 20 à 30% de l'énergie habituellement consommée dans ces endroits", indique-t-il.

Cet article a été rédigé par desk Afrique du Nord et Moyen-Orient de SciDev.Net