10/05/17

Investir dans le monde rural pour réduire les migrations

Migrants
Au péril de leur vie, de nombreux migrants voyagent à bord d'embarcations de fortune. Crédit image: Sea-Watch Org

Lecture rapide

  • Les jeunes migrent vers les villes, puis l’étranger en bonne partie du fait de la faim
  • On estime que 244 millions de personnes ont migré à l’international en 2015
  • Il faut investir pour stimuler l’esprit d’entreprise et libérer le talent des jeunes

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"Alors que les trois quarts des personnes extrêmement pauvres et sous-alimentées du monde se trouvent dans les zones rurales, nous devrions tout naturellement accorder la priorité à la fois aux investissements dans le développement rural durable, à l'adaptation aux changements climatiques et à la résilience des moyens de subsistance ruraux".
 
Cet avis est émis par Kostas Stamoulis, sous-directeur général de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et chef du département économique et social de cette organisation.
 

“Toute contraction du secteur agricole pousse un nombre croissant de ruraux, en particulier les jeunes, à migrer vers les zones urbaines”

FAO

 
L’intéressé précise que l’essentiel de ces investissements doit être fait au profit des jeunes qui, à l’en croire, migrent vers les villes en bonne partie à cause des mauvais rendements agricoles.
 
"Nous devrions intervenir pour améliorer leurs compétences et encourager l’esprit d'entreprise. En Afrique, en particulier, il existe un énorme potentiel pour promouvoir le développement agroalimentaire, qui pourrait libérer la puissance de la jeunesse", dit-il.
 
L’intéressé s’exprime ainsi dans un article paru le 5 mai sur le site de l’organisation dans lequel cette dernière se félicite du rapport que vient juste de produire le Programme alimentaire mondial (PAM) sur la sécurité alimentaire, les conflits et les migrations internationales.
 
Un rapport qui souligne une forte augmentation des migrations ces dernières années, avec 244 millions de personnes au total qui ont émigré à l’international en 2015, dont 65,3 millions qui se sont déplacées involontairement.
 
Le rapport du PAM révèle aussi que "la sécurité alimentaire est l’un des principaux facteurs qui ont une incidence sur les migrations internationales".
 
Dès lors, "la FAO estime que toute réponse aux grands mouvements migratoires doit tenir compte du fait qu'une grande partie des migrants provient des zones rurales et qu’en conséquence toute contraction du secteur agricole pousse un nombre croissant de ruraux, en particulier les jeunes, à migrer vers les zones urbaines".
 

Changement climatique

 
Et l’organisation croit savoir que les migrations internes et internationales sont souvent interdépendantes. Car, dit-elle, les pauvres commencent par s'installer dans les villes et les centres urbains avant que les circonstances ne les poussent à songer à émigrer hors des frontières.
 
Le changement climatique n’est pas non plus exempt de toute responsabilité. Il est en effet considéré comme un élément qui exacerbe les autres facteurs socioéconomiques des migrations et notamment la pauvreté rurale et l'insécurité alimentaire.
 
"La fréquence et l'intensité croissantes des phénomènes climatiques extrêmes, ainsi que la dégradation de l'environnement et l'épuisement des ressources, entraîneront de plus grandes migrations", peut-on lire.
 
Dès lors, "pour faire de la migration un choix plutôt qu'une nécessité, il faudrait créer des opportunités de subsistance alternatives et résilientes".
 
Car, conclut l’article, "les migrations, soutenues par des politiques éclairées et perspicaces et gérées conformément aux principes des droits de l'homme, sont un phénomène positif et enrichissant tant pour les migrants eux-mêmes que pour les communautés qui les accueillent et les pays d'origine"