28/09/11

Vers des pièges à mouches tsétsé plus petits et moins chers

Les méthodes de contrôle des mouches tsétsé sont onéreuses et elles requièrent beaucoup d’organisation Crédit image: Flickr/kibuyu

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[ABIDJAN] Selon une étude, les personnes qui vivent dans des villages infestés de mouches tsétsé pourraient diviser par dix ce qu’ils dépensent en pièges et en cibles imprégnées d’insecticide.

À l’occasion d’expériences réalisées sur le terrain en Côte d'Ivoire et dans la République démocratique du Congo, des chercheurs ont étudié la préférence naturelle des deux principaux vecteurs de trypanosomiase africaine ou maladie du sommeil, à savoir la glossina palpalis palpalis et la glossina fuscipes quanzensis, pour concevoir des pièges plus efficaces et moins coûteux.

Ils ont observé que les mouches étaient attirées par des cibles en tissu noir et de forme carrée. Ils ont également constaté que les carrés de plus petite dimension, mesurant entre 25×25 cm et 50×50 cm, étaient plus efficaces et moins coûteux que les appâts plus larges et de forme rectangulaire. Les chercheurs ont indiqué que cela pourrait permettre de faire des "économies considérables".

Selon cette étude, publiée le mois dernier (2 août) dans PLoS Neglected Tropical Diseases, "les méthodes de contrôle des mouches tsétsé coûtent trop cher et elles requièrent trop d’organisation". Il y était également précisé que les recherches précédentes s’étaient focalisées sur la couleur et sur la taille plutôt que sur la forme des pièges.

Les chercheurs ont conçu depuis plusieurs années des pièges différents afin de capturer et d’éliminer les mouches tsétsé, notamment un écran basé sur la préférence naturelle que les mouches ont pour le bleu et le noir, selon Dramane Kaba, entomologiste à l’Institut Pierre Richet, en Côte d'Ivoire, et l’un des auteurs de l’étude. Cet écran mesure en général un mètre de hauteur par 0,80 mètre de largeur ; il s’agit d’un tissu noir et bleu imprégné d’insecticide.

L’un des objectifs de cette nouvelle étude était de réduire la taille, et donc le coût, de cet écran tout en conservant et en améliorant son efficacité.

Pour y parvenir, "il faut étudier la hauteur à laquelle les insectes volent [et] comprendre leur mode de vie", a déclaré D. Kaba.

Selon lui, la lutte contre la maladie du sommeil porte généralement sur la maladie même et non sur les agents vecteurs qui la transmettent ; aussi, les nouveaux développements en matière de pièges joueront un rôle important dans l’éradication de cette maladie.

Koffi N'guessan, entomologiste à l’Université de Cocody-Abidjan, en Côte d'Ivoire, a signalé qu'il s’agit d’une bonne étude car elle montre que la population peut facilement utiliser ces pièges contre les mouches tsétsé. Ils ne faut pas beaucoup d’explications pour apprendre à capturer et à éliminer les mouches tsétsé".

Il a cependant ajouté que pour lutter durablement contre cette maladie, il est important de faire participer les populations qui vivent dans les zones infectées par les vecteurs de la maladie du sommeil.

Les gens "doivent suivre expressément les conseils des chercheurs mais aussi entretenir quotidiennement les pièges dans la brousse", a-t-il déclaré.

Lien vers l’article complet publié dans PLoS Neglected Tropical Diseases (en anglais)