10/01/12

Un programme de recherche ouest-africain va étudier l’ulcère de Buruli

L'ulcère de Buruli peut causer des difformités entraînant une perte d'emploi ou l'abandon de la scolarité Crédit image: Flickr/ Buruli ulcer

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[ABIDJAN] Des chercheurs d’Afrique de l’Ouest espèrent comprendre le mode de transmission des bactéries(Mycobacterium ulcerans) de l’ulcère de Buruli aux êtres humains, grâce à un programme international de recherche multidisciplinaire.

Un manuel des procédures de travail sur le terrain a été élaboré l’an dernier (27 décembre). Parmi les objectifs du programme, la conception de meilleures stratégies de prévention de cette maladie invalidante qui se manifeste par de disgracieuses plaies ouvertes sur la peau et peut causer l’amputation ou des difformités susceptibles d’entrainer une perte d’emploi, de la production agricole et l’abandon de scolarité.

Le programme formalisé l’an dernier (du 7 au 9 novembre),  à l’occasion d’un atelier regroupant des experts de l’ulcère de Buruli au Ghana, associera des activités dans les domaines de l’agriculture, l’environnement, et la santé.

Au cours de cet atelier, les experts ont échangé leurs expériences et discuté des aspects peu connus de la maladie, surtout le mystère de la transmission du M. ulcerans de l’environnement aux êtres humains.

Les données récentes suggèrent que le M. ulcerans ne vit pas librement dans l’environnement, comme on le pensait précédemment, mais qu’il occupe probablement une niche spécifique en milieux aquatiques (par exemple chez les petits animaux aquatiques), d’où il serait transmis aux êtres humains, par un mécanisme inconnu.

Kouadio Daniel, médecin-chef du centre de santé de N’douci en Côte-d’Ivoire souligne la nécessité d’effectuer des recherches sur la transmission dans la lutte contre la maladie : ‘Nous ne pouvons pas développer un système efficace de prévention si nous ne connaissons le mécanisme exact de transmission’.

Pour Rousseau Djouaka, chercheur à l’antenne béninoise de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), parmi les autres problèmes on compte le traitement de la maladie qui dure six mois à un an et coûte très cher. ‘Même avec l’appui du gouvernement, le traitement de la maladie nécessite 25 pourcent du revenu de la famille du malade, sans compter les coûts indirects’.

Des recherches dans les domaines comme les pratiques agricoles, les données pédologiques et les systèmes hydrologiques seront menées au Bénin, au Cameroun, en Côte-d’Ivoire et au Ghana. Djouaka explique comment l’approche adoptée est fondée sur l’alliance agro-éco-santé lancée à l’IITA Bénin en mai 2010. ‘Nous allons impliquer tous les experts travaillant dans l’environnement où l’on retrouve le vecteur de l’ulcère de Burul, notamment les agronomes, les hydrochimistes, les biochimistes, etc.’.

Il ajoute que l’équipe aura besoin de 3 à 5 ans pour identifier le mode de transmission du vecteur de la maladie à l’être humain.

Pourtant, il prévient que le manque de moyens financiers pourrait compromettre ce programme. ‘L’ulcère de Buruli est classé parmi les maladies négligées, étant donné qu’il ne mobilise pas les bailleurs de fonds. Pour la mise en œuvre de ce programme, nous aurons besoin de US$1,3 à 1,5 million par an’.

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