25/04/12

Pour une meilleure surveillance de la grippe en Afrique sub-saharienne

De nombreux pays africains souffrent de faibles capacités de mesure systématique de l'incidence des maladies Crédit image: Flickr/Dave Proffer

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Selon certains chercheurs, la surveillance de la grippe en Afrique sub-saharienne pourrait être améliorée et renforcée si les autorités sanitaires nationales, s’engageaient activement en ce sens, en commençant par un nombre restreint de sites ou d’hôpitaux sentinelles spécifiquement sélectionnés pour la surveillance de la maladie.

Les chercheurs chargés de la mise en œuvre du projet Renforcement de la surveillance sentinelle de la grippe en Afrique (en anglais, Strengthening Influenza Sentinel Surveillance in Africa, ou SISA) ont sélectionné huit pays d’Afrique sub-saharienne – l’Angola, le Cameroun, le Ghana, le Nigéria et le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone et la Zambie – dans le but d’y améliorer les capacités de surveillance et de collecte des données de la grippe. Le projet SISA est exécuté par l’Agence de médecine préventive (AMP) en étroite collaboration avec l’OMS.

Ce projet d’une durée de un an qui s’est achevé en décembre 2011, a permis de mettre en place de nouveaux systèmes de surveillance de la grippe en Angola et en Sierra Leone, et de renforcer les systèmes existants dans les autres pays. Les chercheurs ont évalué les activités de surveillance de la grippe et contribué à l’élaboration de protocoles nationaux permettant aux pays de produire des donnés de surveillance épidémiologique de qualité. Ils ont également formé le personnel des sites sentinelles, des hôpitaux et des ministères de la santé à la collecte et à l’analyse des données, et la notification des données collectées aux bases de données de l’OMS sur la surveillance mondiale de la grippe.

‘Le projet SISA a prouvé que l’appui extérieur de terrain ciblé peut aider efficacement les pays à développer de nouveaux systèmes de surveillance ou renforcer les systèmes en place’, écrivent les chercheurs dans une étude publiée ce mois (avril) dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé.

‘Les capacités d’évaluation systématique de l’incidence de la grippe dans plusieurs pays africains sont faibles,’ affirme Christoph Steffen, chef du programme Grippe et virus respiratoires à l’AMP.

Selon Steffen, si la pandémie de grippe de 2009 a enclenché un processus d’amélioration de la surveillance de la grippe en Afrique, la surveillance des maladies liées à la grippe sur tout le continent reste peu développée, ce qui ne permet pas de dire si le continent pourrait tirer substantiellement profit de vastes programmes de lutte contre la grippe.

Malgré la courte durée du projet, remarque-t-il, les objectifs ont été atteints.

‘L’une des leçons à retenir c’est la nécessité de maintenir les activités du système, aussi modestes soient-elles’, souligne-t-il, en citant l’exemple de la Sierra Leone qui est actuellement en mesure de surveiller la grippe avec quatre sites sentinelles. Il met en garde contre un système de surveillance de la grippe qui serait entamée puis arrêtée ; il faut donc commencer par de petits sites sentinelles dont la gestion serait durable sur le long terme.

Nicholas Ayebazibwe, épidémiologiste au Réseau africain d’épidémiologie de terrain en Ouganda et qui a collaboré à ce projet, rappelle en effet que la surveillance sentinelle peut coûter cher. Il ajoute qu’en Afrique, la majorité des données de surveillance sont conservées par les ministères de la santé et qu’il faut davantage partager les données pertinentes avec la communauté scientifique.

Foday Dafae, responsable de la Surveillance et de la réponse nationales aux maladies au Ministère sierra-léonais de la santé, souligne que les sites sentinelles nationaux de la grippe ont été intégrés dans le système national de surveillance des maladies.

Lien vers le rapport intégral dans le Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé

Références

Bulletin of the World Health Organisation doi: 10.2471/BLT.12.000412 (2012)