07/12/12

La science au cœur de la stratégie US de lutte contre le sida

Crédit image: WHO

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La science est au cœur des efforts de conception et de mise en œuvre de programmes plus efficaces de prévention et de prise en charge du VIH/sida présentés dans un plan directeur par une initiative du gouvernement américain qui lutte contre le fléau.

S’appuyer sur la science pour évaluer les initiatives, développer de nouvelles formes d’intervention et identifier des moyens pour maintenir les patients sous traitement sont quelques unes suggestions contenues dans ce rapport, intitulé « Créer une génération sans sida », publié le 29 novembre dernière) par le Plan présidentiel d’urgence d’aide à la lutte contre le sida (President's Emergency Plan for AIDS Relief, ou PEPFAR). L’objectif du document est de soutenir la communauté sanitaire mondiale dans son combat contre le VIH.   

Pour David Haroz, conseiller spécial du vice-coordonateur de la stratégie américaine de lutte contre le Sida dans le monde, et coauteur du rapport, les découvertes scientifiques récentes, par exemple la preuve qu’un traitement existant peut considérablement réduire la transmission du VIH, sont l’illustration de l’importance d’adopter une approche scientifique dans la lutte contre le fléau.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, il décrit le plan directeur comme ‘une initiative visant à traduire ces progrès scientifiques en politiques et programmes de manière beaucoup plus audacieuse’. 

Depuis son lancement en 2003, le PEPFAR a consacré environ US$46 milliards à la lutte contre le VIH/Sida et les infections opportunistes comme la tuberculose ; le président Barack Obama demande au Congrès d’approuver une enveloppe supplémentaire de US$ 6,4 milliards pour la prochaine année budgétaire. 

Le PEPFAR œuvre pour l’avènement d’une génération sans sida en étroite collaboration avec des agences gouvernementales comme les National Institutes of Health ou d’autres acteurs de la santé mondiale.

Le document recommande au PEPFAR de rassembler des données exhaustives sur les performances de ses programmes afin qu’ils soient rapidement évalués et améliorés. 

Les programmes combinant plusieurs thérapies de prévention, notamment la prévention de la transmission mère-enfant et la circoncision médicale masculine volontaire, sont identifiées par le plan directeur comme autant d’approches dont l’efficacité doit être évaluée.

Identifier, grâce aux données et aux évidences médicales, les meilleurs stratégies de dépistage et de prise en charge permettant de mieux atteindre les populations, et à temps, de réduire les taux de transmission et les infections opportunistes comme la tuberculose est considéré comme une priorité. Par ailleurs, le plan directeur recommande d’approfondir la recherche pour développer de nouvelles méthodes de prévention et de traitement, notamment les vaccins et les microbicides.

Le rapport préconise aussi le renforcement des efforts dedécentralisation et l’amélioration de l’accès aux établissements de soins, de s’assurer de l’adhérence des patients dans les programmes de traitement, et de développer des technologies novatrices pour réduire la complexité de la prise en charge et alléger le fardeau pour les patients et le système de santé.

Ce plan recommande aussi le développement de technologies adaptées qui mesurent la concentration du VIH dans le sang, une étape jugée indispensable dans l’évaluation de l’efficacité de la thérapie antirétrovirale.

Ces recommandations seront insérées dans les programmes dans les 36 pays— majoritairement en Afrique subsaharienne— où le PEPFAR concentre ses efforts en ce moment.

Pour Haroz, cela facilitera l’intégration de la science dans les plans d’action annuels conjoints de lutte contre le VIH, qui devraient être rédigés début 2013, et que le PEPFAR a conclus séparément avec 20 gouvernements nationaux. Pourtant, souligne Haroz, le plan directeur a été conçu pour produire des effets au-delà des seuls interventions menées par PEPFAR.

Pour ce faire, tous les acteurs, notamment les gouvernements de la région et les organisations internationales, comme la Banque mondiale et le Fonds mondial, doivent en appliquer les principes, insiste-t-il.

‘L’engagement du PEPFAR est indéniable mais nous ne pouvons et ne devons pas agir seuls.’

La nécessité d’atteindre une synergie dans les efforts de lutte est reprise par Mitchell Warren, Directeur exécutif d’AVAC, un groupe œuvrant pour la prévention de la transmission du VIH.

Le rapport pourrait finir comme un ‘banal document à ranger dans les archives’ si les ministères, les organisations intervenant sur le terrain et les acteurs de la société civile ne se l’approprient pas, prévient-il.  

Pour Warren, malgré certaines lacunes importantes comme l’absence d’un chronogramme et d’un chiffrage du coût des activités, ce plan doit être salué, car les priorités identifiées sont ‘tout à fait bonnes’.