25/10/13

Des tests de diagnostic rapides ‘pourraient détecter le Kala-azar’

Visceral leishmaniasis: hamster spleen smear
Crédit image: Wellcome Library, London

Lecture rapide

  • Le test standard pour détecter le kala-azar n'est pas réalisable en milieu rural en Afrique
  • Les chercheurs ont évalué deux tests de diagnostic rapides et trouvé l’un efficace
  • Mais l'un desdits chercheurs affirme que ce test ne peut pas confirmer la guérison de la maladie.

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[NAIROBI] D’après des chercheurs, des tests de diagnostic rapides (TDR) pourraient être utilisés pour détecter les cas de leishmaniose viscérale ou kala-azar, dans les zones rurales de l’Afrique de l’Est.

Le kala-azar est une maladie parasitaire qui affecte principalement les populations les plus pauvres dans les pays de l’Afrique de l'Est tels que l'Ethiopie, le Kenya, le Soudan et l'Ouganda.

Ses symptômes comprennent la fièvre, l'anémie, l’hypertrophie de la rate et la perte de poids.

L'Organisation mondiale de la santé indique que 90 % des cas de cette maladie surviennent au Soudan, au Bangladesh, au Brésil, en Inde et au Népal.

“La maladie se transmet par la piqûre d'un phlébotome femelle infecté et peut facilement conduire à la mort si elle n'est pas traitée.”

Monique Wasunna, chef de l’Initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi)

"La maladie se transmet par la piqûre d'un phlébotome femelle infecté et peut facilement conduire à la mort si elle n'est pas traitée", a affirmé Monique Wasunna, coauteure de l'étude et chef de l’Initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi) en Afrique.

Robert Kimutai, le responsable des essais cliniques au DNDi, dont le siège se trouve en Suisse, a déclaré à SciDev.Net que les TDR offrent une alternative sûre et facile à utiliser pour la détection de la maladie, par rapport au 'test de référence' existant connu sous le nom d’aspiration splénique.

Il a relevé que l'aspiration splénique – pour laquelle une aiguille doit être introduite dans la rate à travers l'abdomen pour prélever des échantillons de tissus – était la plus efficace, mais qu’elle pouvait conduire à un saignement excessif.

Raison pour laquelle, cette procédure n'est pas réalisable dans les milieux ruraux qui manquent souvent de structures, de personnel et de matériel sanitaires appropriés.

Toutefois, Kimutai a déclaré que les TDR étaient non invasifs et donc sans danger. "Le sang est prélevé à partir d'une piqûre d’une aiguille sur le doigt du patient.

Ce sang est ensuite placé dans un kit d’analyse dans lequel l'apparition de deux lignes indique un test positif pour le kala-azar, car elles confirment la présence d'anticorps associés à la maladie", a-t-il expliqué.

Pour déterminer si les TDR pouvaient être efficaces pour la détection des cas de kala-azar, les chercheurs ont utilisé l’aspiration splénique comme point de repère pour d’abord faire subir un test aux 219 patients admissibles dans la province kenyane de la Vallée du Rift où cette maladie est endémique.
 
Sur les 219 patients, 131 ont été positifs et 88 négatifs.

Ils ont ensuite répété les tests en utilisant deux tests de diagnostic rapide – le DiaMed IT lEISH et le Signal KA.

Le DiaMed IT LEISH a correctement identifié 117 cas contre 79 pour le Signal KA, selon l'étude publiée dans la revue PLoS Neglected Tropical Diseases, le mois dernier (26 septembre).

Les chercheurs ont laissé entendre que les résultats de leur étude, qui a été réalisée de mai 2010 à juillet 2011, ont influencé les autorités kenyanes qui ont recommandé l’utilisation du DiaMed IT LEISH dans les milieux ruraux.

"Les TDR ne comportent aucun risque de saignement et peuvent donc se faire sur le terrain avec des exigences minimales. Ils donnent aussi des résultats en une vingtaine de minutes, contrairement à l’aspiration splénique qui prend plusieurs heures", a déclaré Jane Mbui, coauteure de l'étude et agente de recherche principale auprès de l'Institut de recherche médicale du Kenya.

Mme Mbui a, toutefois, affirmé que les TDR ne pouvaient pas être utilisés pour confirmer la guérison ou la rechute des cas de kala-azar.

Kimutai a donné l’explication suivante: "Les anticorps de la maladie restent habituellement dans le corps longtemps après la fin du traitement. Les TDR vont donc les détecter et donner un 'faux test' positif pour le kala-azar. Pourtant, la présence d’anticorps associés à la maladie ne signifie pas nécessairement qu’on est malade".

Lien vers l'article complet dans PLOS Neglected Tropical Diseases

Le présent article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.

Références

PLOS Neglected Tropical Diseases doi 10.1371/journal.pntd.0002441(2013)