03/09/09

Des chiffres révèlent l’incidence des maladies tropicales négligées d’Afrique

L'infection due à des vers parasitiques sont responsables de 85 pour cent des cas de maladies négligées Crédit image: CDC

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[NAIROBI]Une nouvelle étude vient de révéler que l’incidence en Afrique des maladies tropicales négligées (MTN) représente deux fois celle de la tuberculose et quasiment la moitié de celle du paludisme, ce qui suscite quelques interrogations sur les priorités de financement.

Plus de 500 millions de personnes vivant en Afrique sub-saharienne souffrent de sept principales maladies négligées, sselon des chercheurs publiés dans PLoS Neglected Tropical Diseases la semaine dernière (25 août).

Ils ont passé en revue les données disponibles et étalées sur les années 2003 à 2008 obtenues auprès de diverses sources, notamment PubMed, une base de données sur Internet, et les informations publiées par l’OMS. D’après ces chercheurs, au cours de la dernière décennie, une grande quantité de nouvelles données ont été produites grâce aux systèmes d’information géographiques et la télédétection, ce qui a permis de mieux comprendre le véritable poids des maladies tropicales négligées.

" Nous ne pouvons plus parler des ‘trois grandes’ maladies…il existe désormais un quatrième front qu’il faut considérer " , a déclaré Peter Hotez, co-auteur de l’étude et président du Sabin Vaccine Institute basé aux Etats-Unis, au Réseau Sciences et Développement –(SciDev.Net).

Suite à ces conclusions, les auteurs lancent un appel afin que les maladies négligées puissent bénéficier du même statut que celui imposé par le trio composé de la tuberculose, du paludisme et du VIH/sida.

Les maladies tropicales négligées les plus répandues dans la région sont  l’ankylostomiase ; l’ascaridiase ; la trichocéphalose ou trichiurose ; la schistosomiase ou bilharziose ou encore fièvre de Katayama ; l’éléphantiasis ou filaire lymphatique ; l’onchocercose ou cécité des rivières ; et le trachome.

Selon les auteurs, les infections par l’helminthe (ver parasitique) concernaient 85 pour cent des cas, malgré l’existence de traitements efficaces.

"  Avec entre US$ 200 et $ 400 millions chaque année pendant cinq ans, nous pourrions réduire significativement l’incidence des infections à l’helminthe et d’autres MTN dans la majeure partie de l’Afrique sub-saharienne, " déclare Hotez. " Il s’agirait là d’un investissement minimal avec un rendement maximal. "

L’étude identifie le Nigeria et la République démocratique du Congo comme étant les deux plus gros réservoirs de ces maladies, abritant à eux seuls le tiers des cas signalés en Afrique sub-saharienne.

Une approche ciblée pour ces deux pays pourrait ainsi avoir un impact significatif sur l’incidence totale de ces maladies en Afrique, précise Hotez.

Cette étude a également révélé que des données sur un éventail d’autres maladies négligées sont soient insuffisantes soient inexistantes. " Par conséquent, l’incidence globale des MTN d’Afrique pourrait être largement sous-estimée, " ont conclu les auteurs.

Ils lancent un appel pour une étude complète de toutes les maladies tropicales négligées sur le continent.

Lien vers l’article complet dans PLoS Neglected Tropical Disease