14/05/12

Pour les académies de sciences, l’environnement nécessite de l’attention

Les liens entre les questions de l’eau potable et de la consommation énergétique méritent plus d’attention, soutiennent les scientifiques Crédit image: Flickr/hdptcar

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A la veille du sommet du G8 qui se tient cette semaine (les 18 et 19 mai) aux Etats-Unis, les plus grandes académies de sciences du monde exhortent les dirigeants mondiaux à coopérer plus étroitement avec la communauté scientifique afin de relever les grands défis environnementaux auxquels l’humanité fait face.

Dans ue série de Déclaration communes du ‘G-Science’,  15 académies nationales des sciences, appellent à une approche scientifique novatrice sur trois grandes questions ; la conciliation des besoins en eau et en énergie ; la lutte contre les catastrophes d’origine naturelle ou technologique ; et la nécessité d’évaluer avec plus précision les émissions de gaz à effet de serre.

La première déclaration exhorte les gouvernements à rechercher une approche intégrée aux questions de l’eau et de l’énergie, en plaçant un accent sur l’interdépendance de ces ressources et leur impact sur la sécurité alimentaire.

Des efforts doivent être faits pour l’intégration de la recherche et des politiques publiques sur ces deux questions, selon les auteurs de la déclaration, qui ajoutent que cela va nécessiter de ‘renforcer les capacités humaines et institutionnelles locales et régionales pour la recherche nécessaire, la collecte de données, l’évaluation, la planification, la gouvernance, l’adaptation technologique et la maintenance à long terme.’ 

A cet effet, ‘la coopération internationale jouera un rôle essentiel, y compris l’aide au développement à de nombreux pays parmi les plus vulnérables’.

La deuxième déclaration appelle à l’élaboration de stratégies pour accroître la résilience aux catastrophes, comme le renforcement des systèmes et des infrastructures de santé, et l’application de la technologie avancée pour surveiller, prévenir et répondre aux catastrophes avec plus d’efficacité.

Les auteurs y précisent qu’il faut renforcer les capacités des pays vulnérables en intégrant ces efforts aux programmes d’aide au développement.

La troisième déclaration souligne la nécessité de développer des estimations plus précises et standardisées pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre.

Les auteurs appellent à l’établissement de rapports annuels sur les estimations et à une coopération internationale et interdisciplinaire renforcées pour développer des technologies et des méthodes adaptées de réduction de l’incertitude des émissions, qui selon eux, serait un préalable à la mise en œuvre efficace de tout traité international sur le climat.

Ces questions sont considérées par l’initiative ‘G Science’ comme les problèmes scientifiques les plus pressants non abordées à ce jour. Depuis 2005, cette initiative, qui regroupait au départ les pays du G8, a été étendue au Brésil, à la Chine, à l’Inde, au Mexique et l’Afrique du Sud, ainsi qu’à deux pays en développement invités, qui cette année, sont l’Indonésie et le Maroc.

Cette approche consensuelle a pour effet d’assurer que les déclarations adressées aux dirigeants reflètent des préoccupations partagées par la communauté scientifique, même si ces questions ne sont pas été délibérément alignées sur les priorités d’autres réunions, comme la conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) prévue le mois prochain au Brésil.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, Marie D'Iorio, présidente de la Société royale du Canada explique vouloir ‘affirmer clairement que les plus grands défis sont de nature internationale ; aussi nous devons trouver des solutions internationales qui prennent en compte le rôle de la science’.

Il revient à chaque académie nationale des sciences de pousser son propre gouvernement à l’action, insiste-t-elle.

Ces déclarations pourraient également convaincre les académies de petits pays à mettre pression sur leurs dirigeants afin qu’ils trouvent des solutions à ces questions, indique Ghislain de Masily, membre de l’Académie française des sciences.

Lien vers la déclaration sur l’eau et l’énergie [349kB]
Lien vers la déclaration sur les catastrophes naturelles [366kB]
Lien vers la déclaration sur les émissions de gaz à effet de serre [366kB]