23/03/12

Les Sénégalais jugent insuffisante la couverture de la science par les medias

Les sondés ont jugé que les journalistes ne disposent pas des connaissances et de la formation nécessaires pour traiter l'information scientifique. Crédit image: Morguefile

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[ABIDJAN] Un sondage révèle que plus de 90 pour cent des Sénégalais estiment que la couverture de la science par la télévision est trop faible et que les journalistes chargés du traitement de l’information scientifique ont une formation insuffisante.

Une équipe de chercheurs de l’Institut de la recherche sur l’enseignement de la mathématique, de la physique et de la technologie de l’Université Cheikh Anta Diop a réalisé un sondage aléatoire auprès de 500 personnes issues de différentes couches sociales, pour connaître leur opinion du traitement des questions scientifiques et technologiques par les médias.

Les résultats de ce sondage ont été présentés à l’Institut d’hygiène sociale en début d’année (27 janvier). Selon Ansoumane Sané, qui a dirigé cette enquête, presque deux tiers des Sénégalais disent dépendre de la télévision pour s’informer sur la science et la technologie. Environ 40 pour cent s’informent par la presse écrite et un tiers lisent les magazines scientifiques.

Une écrasante majorité des sondés, 93 pour cent, estiment que trop peu de temps est consacré aux programmes scientifiques et technologiques sur les chaînes de télévision publiques et privées et que le traitement de cette information est de mauvaise qualité. Pratiquement trois-quarts des sondés pensent que la télévision ne fournit pas assez d’information sur la science.

Le niveau du journalisme scientifique est également critiqué, avec plus de 80 pour cent des interrogés affirmant que les journalistes qui traitent l’information scientifique et technologique n’ont pas les connaissances ou la formation nécessaires. Comparativement à la science, presque tous les sondés pensent être mieux informés sur le sport (99 pour cent) et la politique (96,5 pour cent). Seulement 4,7 pour cent croient être bien informés sur la science et la technologie. L’opinion des sondés a été également été sollicitée sur l’impact de la science et de la technologie sur le développement et la création de meilleures conditions de vie au Sénégal. La plupart jugent cet impact est positif, notamment dans le domaine de l’hygiène, mais un petit nombre de sondés notent que l’information scientifique et technologique est souvent limitée à la couverture d’accidents comme les catastrophes nucléaires et les accidents de transport.

 

Les auteurs de l’enquête pensent que l’instauration d’une culture scientifique au Sénégal est freinée par des questions socioéconomiques, notamment le conservatisme généralisé sur des sujets comme l’évolution.

Pour Sané, il devient de plus en plus utile d’instaurer une solide culture d’information scientifique au Sénégal. ‘Nous vivons dans un monde considérablement modelé par les sciences et les technologies’, a-t-il ainsi déclaré dans un entretien avec SciDev.Net.

Il note néanmoins que l’échantillon de l’enquête est modeste et que plusieurs sondés ont semblé plus intéressés par le football et la politique que la science.

Amadou Sow, vice-président de l’Académie sénégalaise de la science et de la technologie, pense qu’il faut encourager les jeunes gens à adopter des carrières scientifiques et technologiques.

‘Si nous voulons éviter [d’avoir] un Sénégal dont les citoyens sont incapables de se faire une opinion éclairée et fondée sur les orientations de la société, il est grand temps que nous développions nos connaissances sur la base de celles des autres’.