03/09/12

Lancement par l’ONU d’un réseau pour le développement durable

Le nouveau réseau a pour objectif d'amplifier les voix des experts scientifiques et technologiques Crédit image: Flickr/UC Davis College of Engineering

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Un réseau associant des universités, des centres de recherche et des institutions techniques chargés a été lancé par l’ONU avec pour tâche d’identifier des solutions pratiques pour le développement durable.

Créé le 9 août dernier, le Réseau des solutions pour le développement durable (Sustainable Development Solutions Network , ou SDSN) travaillera en collaboration avec les gouvernements, les institutions des Nations Unies, le secteur privé et les organisations de la société civile pour identifier et partager de nouvelles approches au développement durable.

Les principaux objectifs du réseau seront la réduction de la pauvreté, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale — trois des principaux objectifs du développement durable énoncés dans le document final de la Conférence Rio+20 intitulé ‘L’avenir que nous voulons’.

Si le projet n’en est qu’à ses tout débuts, il suscite déjà "un grand intérêt", selon le directeur du SDSN, Jeffrey Sachs, par ailleurs conseiller spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Sachs dit espérer que d’ici la mi-2013, des groupes de travail pour traiter de certaines questions spécifiques auront été désignés, de nouveaux modèles pour l’agriculture durable et l’environnement urbain développés, et des procédures pour les institutions affiliées mises en œuvres.  

Le réseau générera des idées, offrira une perspective sur des documents pour les gouvernements et les institutions, mobilisera des fonds, et servira de plate-forme pour la présentation de projets à un stade pré-commercial, comme par exemple la capture du carbone ou les technologies agro-écologiques.

Le SDSN ambitionne aussi de servir de banque d’informations en libre accès, même si les engagements exacts consentis par les membres sont encore en discussion.

Surtout, le réseau cherchera à amplifier les voix des institutions scientifiques et technologiques – aux niveaux local, national et régional – dans les débats mondiaux, se réjouit Sachs.

"Le réseau fera intervenir dans les débats un autre gamme d’acteurs, qui se situent actuellement en marge de la résolution des problèmes du développement durable", a-t-il expliqué à SciDev.Net.

Ce sont ces acteurs qui, d’après lui, sont les mieux placés pour élaborer des solutions pratiques dont on a désespérément besoin pour le développement durable. Les OMD, poursuit-il, n’ont eu qu’une efficacité limitée à cause du manque de participation active de la part des parties prenantes aux niveaux national et local lors de leur élaboration.

"[On le sait,] par expérience, ces institutions devraient être impliquées dès le début".

Pour que cette riche source d’expertise puisse influer sur les processus gouvernementaux, le SDSN développera de multiples points de contact avec les agences des Nations Unies, leur fournissant des documents d’information sur des questions scientifiques complexes et diverses, impulsé par l’expertise des chercheurs.

En particulier, le réseau tissera des liens étroits avec le groupe de haut niveau créé récemment pour définir un nouvel agenda pour le développement dans l’après 2015 – date à laquelle les OMD prennent officiellement fin. Il s’associera également à d’autres organismes, dont le Conseil consultatif scientifiques international de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), issu de la Conférence Rio +20.

Sachs ajoute que les procédés "en aval" du SDSN n’étaient pas destinés à se substituer à ces organismes mais plutôt à compléter leurs rôles.

Pourtant, David Sattertwhaite, chargé de recherche auprès de l’Institut international pour l’environnement et le développement, au Royaume-Uni, juge que des solutions pour le développement durable existent déjà au niveau local.

Selon lui, plutôt que de se focaliser sur les institutions universitaires, qui ont mauvaise réputation en tant que moteurs du développement, il faudrait faire davantage pour rendre autonomes les gouvernements locaux, mieux placés pour tirer parti de ces innovations, en leur assurant un meilleur financement.