13/02/13

Le monde associatif pâtirait d’une absence de savoir-faire technologique

Tech Wireless Africa
La technologie peut avoir un impact substantiel sur le développement. Crédit image: Flickr/UNMEER

Lecture rapide

  • Une ONG a eu des difficultés à recruter quelqu'un pour occuper un poste clé dans le domaine de la technologie
  • Pour les observateurs avertis, ces difficultés sont révélatrices du manque d'intérêt pour la technologie au sein des ONG occidentales et chez les bailleurs de fonds
  • Cependant, même une technologie simple peut avoir un impact substantiel sur le développement

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[LONDRES] Selon les observateurs avertis, les difficultés rencontrées par une ONG britannique dans le recrutement d'un conseiller pour orienter sa politique technologique sont révélatrices du manque d'expertise technologique dans les ONG occidentales et chez les bailleurs de fonds.

Practical Action (PA), une ONG de soutien à l'utilisation de la technologie dans la lutte contre la pauvreté, a de nouveau publié une offre de recrutement d'un conseiller principal en matière de politiques et de pratiques. Le manque d'intérêt pour ce poste illustrerait le peu d'intérêt des organismes de développement pour la technologie.

«La technologie n'est pas considérée comme un facteur pertinent dans la lutte pour la réduction de la pauvreté » affirme Astrid Walker Bourne, chargée des politiques chez Practical Action.

Selon elle, lorsque les ONG parlent de réduction de la pauvreté, elles se concentrent sur l'alimentation, la santé ou l'éducation. « Les gens pensent santé, mais ne pensent pas au réfrigérateur et au centre de santé qui ont besoin d'énergie. C'est de la technologie», explique-t- elle.

Duncan Green, conseiller stratégique de Oxfam, Grande-Bretagne, pense que dans le monde associatif, les gens « n'aiment pas parler de la technologie ».

Il n'est pas surpris que Practical Action  peine à trouver une personne compétente en matière de politique technologique d'autant plus que peu de gens portent de l'intérêt à la fois pour la technologie et les politiques d'aide.

Alors même que toutes les parties devraient comprendre que «lorsque la technologie va à la rencontre de la société, il en ressort quelque chose », déclare-t-il.

Pour Pratical Action, le concept de «justice technologique» — l'idée selon laquelle tout le monde a le droit d'avoir accès aux technologies nécessaires pour vivre pleinement et dignement — est au centre de ses activités.

Walker Bourne pense que la technologie peut être une chose simple. Par exemple, la réduction de l'utilisation du charbon ou des réchauds à pétrole réduirait considérablement la qualité de l'air dans un grand nombre de foyers.

Mais les concepts comme l'accès à l'énergie restent vagues pour de nombreuses personnes dans les pays développés, ajoute t- elle. « En Occident, nous ne pensons pas à la technologie qui nous permet d'avoir de l'énergie».

Practical Action veut recruter  « une personne capable de démontrer l'importance de la technologie dans tous les aspects de la vie des personnes pauvres, » affirme Walker Bourne.

William Hoyle, Directeur général de techfortrade [sic], ONG œuvrant pour l'établissement de réseaux commerciaux basés sur la technologie dans les pays en développement, affirme que la difficulté d'obtenir l'engagement des ONG et des organismes de financement sur les questions liées à la technologie s'explique en partie par le caractère particulièrement vaste de cette problématique.

« Le terme technologie s'applique à des domaines variés comme les technologies de la manipulation génétique pour la production de nouvelles semences, les TIC [Technologies de l'information et de la communication] ou la formation en ligne », explique-t-il.

L'argent pour financer la technologie est rare, ajoute t-il. Les bailleurs de fonds se montrent frileux à l'égard de l'investissement dans les programmes technologiques parce qu'ils manquent d'expérience dans ce domaine.

«Nous devons les aider à comprendre que financer la technologie peut être rentable», poursuit-il.

Walker Bourne espère que Practical Action trouvera quelqu'un capable de comprendre que même si la technologie peut être une chose simple, elle doit être intégrée au débat sur le développement. « Nous devons expliquer pourquoi  cette matière a sa place auprès des grands thèmes à la mode en matière de développement, » affirme t-il.