19/09/13

L’initiative Internet de Facebook louée, mais les détails sont attendus

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Crédit image: Flickr/Arne Hoel/World Bank

Lecture rapide

  • Le partenariat Internet.org est piloté par Facebook
  • Il vise à réduire les coûts d’accès, améliorer l’efficacité de la transmission de données et aider les entreprises à améliorer l’accès.
  • Mais les détails des plans d’action, budgets ou objectifs ne sont pas encore finalisés

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Le lancement, le mois dernier, d’internet.org, un partenariat regroupant des multinationales des médias et de la technologie, dont l’objectif est de permettre l’accès universel à Internet, est accueilli avec un optimisme prudent par les spécialistes.
 
Cette initiative conduite par Facebook vise à connecter le reste du monde à Internet en développant de nouvelles technologies, en améliorant l’efficacité de la transmission de données et en multipliant les mesures d’incitation des entreprises pour développer l’accès abordable à l’Internet.
 
Mais les stratégies actuelles restent vagues et l’initiative doit œuvrer pour justifier ses prétentions, en expliquant à peu près quelle stratégie elle compte employer, estime Tusu Tusubira, directeur général de l’Alliance d’UbuntuNet, initiative africaine de promotion de l’accès à l’Internet.
 
« Au cours des 25 à 30 dernières années, on a vu de nombreuses initiatives annoncer qu’elles auraient un impact considérable [sur l’accès à Internet] », rappelle-t-il à SciDev.Net.
 
Cette nouvelle collaboration pourrait véritablement faire la différence, mais si et seulement si elle ne se limite pas à un simple exercice de relations publiques pour étoffer cette vision sans y consacrer des ressources suffisantes, prévient-il.
 
L’approche d’Internet.org à laquelle participent Ericsson, MediaTek, Nokia, Opera, Qualcomm et Samsung, comprend trois axes pour donner l’accès à l’Internet à cinq milliards de personnes qui en sont actuellement exclues.
 
Premièrement, elle vise à développer et faire adopter des technologies permettant de réduire les coûts de la connectivité, comme des smartphones bon marché et des réseaux pour le transfert de données à peu de frais.
 
Le transfert de données coûte cher, c’est pourquoi la recherche des moyens de réduire les besoins en données des appareils, applications et réseaux doit être l’autre priorité.
 
Enfin, des efforts seront déployés pour assister le secteur privé dans la création de modèles d’entreprises durables qui facilitent l’accès à l’Internet. Ce qui pourrait nécessiter une harmonisation des incitations pour les opérateurs de services, les fabricants de terminaux et les développeurs d’applications pour permettre un accès plus abordable.
 
Un expert de la mise en œuvre des projets de réseaux de TIC de la Direction du développement et de la coopération de la Commission européenne se dit convaincu que les objectifs d’Internet.org sont réalisables et se dit confiant quant à la sincérité des motivations et de l’engagement affichés.
 
« Le tapage médiatique, c’est bien, mais vous devez produire des résultats, et ils le savent », déclare-t-il à SciDev.Net.
 
Néanmoins, il est préoccupé par la non-publication des détails de l’initiative.
 
Pour Tusubira, une omission en particulier, à savoir la nécessité de construire un secteur industriel local solide, est une source d’inquiétude.
 
« Le développement de l’infrastructure industrielle pour fabriquer localement les appareils est essentiel pour la viabilité du projet à long terme », affirme-t-il à SciDev.Net.

Le projet fait mention de la nécessité de collaborer avec des partenaires locaux, mais il craint qu’il ne s’agisse que d’une mesure temporaire axée sur la rentabilité et non d’un objectif à long terme pour le développement des capacités nécessaires et de l’infrastructure industrielle. 

 La réussite du projet à l’échelle mondiale nécessite un groupe diversifié et dynamique

 

Dwight Witherspoon,
Ericsson


Créer simplement un marché pour les produits des partenaires du projet aurait pour seul effet de ponctionner les ressources des pays à faible revenu parce que ceux-ci seront obligés d’acheter toute la technologie nécessaire, poursuit-il.
 
Par ailleurs, le partenariat doit relever l’énorme défi de remédier à l’incohérence des politiques et de la réglementation dans les régions du monde en développement, surtout en Afrique.
 
Mais étant donné qu’aucune entreprise n’a, à elle seule, les moyens de réaliser la couverture Internet universelle, toute coopération doit être soutenue, recommande-t-il. Ce projet a toutes les chances de réussir, vu la vaste gamme des expertises qu’offrent ses partenaires, soutient Dwight Witherspoon, porte-parole d’Ericsson. Par exemple, Ericsson est spécialisé dans l’installation des infrastructures de base, alors que Facebook est le meilleur dans les applications et les centres de données, fait-il remarquer.
 
Et même si les détails des plans d’action, les budgets ou les objectifs n’ont pas encore été finalisés, le groupe admet que sa réussite passera forcément par des partenariats avec une vaste gamme de parties prenantes comme les universités, les gouvernements et les ONG.
 
« Les premiers défis à relever sont d’ordre technologique, mais la réussite du projet à l’échelle mondiale nécessite un groupe diversifié et dynamique », soutient Witherspoon.
 
L’élaboration des stratégies d’atteinte des objectifs est encore à un stade préliminaire, dit-il, mais au cours des tout prochains mois, les réunions devraient permettre de les concrétiser.
 
Lien vers Internet.org

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