08/06/11

Le Ghana ‘doit se mettre au biogaz’

Le Ghana est encore fortement dépendant du bois de chauffage Crédit image: Flickr/urbandgarden

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Pour les chercheurs, les décideurs politiques du Ghana devraient adopter le biogaz, énergie abondante et propre, pour limiter la dépendance de ce pays aux combustibles issus des ressources ligneuses qui se raréfient.

Ce pays dispose d’un potentiel considérable pour la production de biogaz, y compris  en expertise technique, et pourrait construire près de 280 000 installations à biogaz, mais il rencontre de nombreux obstacles dans la réalisation de ce projet, comme l’explique une étude publiée dans le numéro des Energie renouvelables du mois de mai.

Richard Arthur, un chercheur à l’Ecole polytechnique de Koforidua, au Ghana, et ses collègues ont passé en revue les publications sur les énergies renouvelables du pays pour déterminer l’état du biogaz dans le pays. Ils ont également calculé le potentiel de biogaz des excréments des bovins, ovins, caprins, porcins et volailles pour l’année 2006, qui s’élevait à environ 350 millions de mètres cubes.

Mais, malgré ce potentiel, la plupart des ménages continuent à dépendre du bois de chauffage comme source d’énergie primaire (72 pour cent) et seulement une centaine usines ont été construites en 2008, ont-ils remarque.

La dépendance excessive au bois de chauffage a été en partie responsable de la déperdition de la couverture forestière  du Ghana, qui est passée de 8,13 millions d’hectares au début du siècle dernier à 1,6 million d’hectares en 2008.

Edem Cudjoe Bensah, chercheur universitaire au Centre énergétique de l’Université Kwame Nkrumah des sciences et de la technologie, au Ghana, a déclaré qu’au nombre des obstacles figurent le manque d’attention des hommes politiques, qui ne sont pas intéressés par la diffusion de la technologie, le coût élevé de la construction des centrales de production de biogaz et la réticence des gens à utiliser le biogaz pour la cuisine, qu’ils considèrent comme un ‘gaz de toilette’.

"Dans d’autres pays, des hommes politiques s’impliquent personnellement dans la diffusion de la technologie", a déclaré Bensah à SciDev.Net, citant la Chine, l’Inde et le Japon.

Il a ajouté que la mise en place d’un programme de sensibilisation nationale sur le biogaz peut aider à surmonter certains de ces obstacles.

Mais Wisdom Ahiataku-Togobo, le directeur des énergies renouvelables au ministère ghanéen de l’énergie, a laissé entendre qu’il est plus coûteux de produire de l’électricité à partir du biogaz qu’à partir d’usines génératrices de diesel.

"Nous nous rendons compte que le biogaz est techniquement viable, mais il n’est pas économiquement approprié de le promouvoir à grande échelle uniquement à des fins d’énergie", a déclaré Ahiataku-Togobo. "Donc, ce que le ministère fait actuellement, c’est promouvoir le biogaz uniquement pour résoudre les problèmes d’assainissement, principalement pour le traitement des déchets [produits par les ménages et les institutions]".

Toutefois, Bensah a réaffirmé que le biogaz a des applications plus larges et nécessite plus d’attention. "Pour que le biogaz ait un grand impact dans nos foyers, il faudrait que gouvernement, le milieu universitaire et le secteur privé fassent beaucoup d’efforts pour sa promotion, a-t-il dit.