02/11/09

Un fonds américain pour encourager la technologie dans le monde islamique

Les projets éligibles pourraient créer des opportunités dans des secteurs comme les TIC Crédit image: Flickr/keatl

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[LE CAIRE] Les Etats-Unis viennent de lancer un fonds pour faciliter les investissements privés et promouvoir le développement technologique dans les pays membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI).

Le Fonds mondial pour la Technologie et l’Innovation ( Global Technology and Innovation Fund, ou GTIF) a été lancé le 23 octobre dernier par la Société américaine de Promotion des Investissements privés à l’Etranger (OPIC). Elle apportera des subventions de l’ordre de US$25 à 150 millions à une gamme de projets. Les propositions de projets seront reçues jusqu’à la fin de ce mois (novembre), et les projets définitivement retenus seront annoncés en juin 2010. 

Le lancement de ce fonds constitue la plus récente mesure venant traduire en actes la promesse faite par le président américain Barack Obama de contribuer au développement technologique dans les pays à majorité musulmane, dans son discours historique du 04 juin dernier en Egypte (voir Obama vows to boost science ties with Muslim world).

Pour John Daly, ancien responsable des questions scientifiques à l’USAID, ‘cette initiative peut susciter la mise en place de fonds d’investissement privés qui, à leur tour, pourront promouvoir l’innovation technologique dans une région du monde pouvant bénéficier de cette incitation.’

Les projets éligibles pourraient donner un coup d’accélérateur aux opportunités économiques et créer des emplois dans les secteurs tels que les TI, l’éducation, les télécommunications, et les technologies propres.

Les réactions au sein de la communauté scientifique du monde musulman sont pourtant mitigées.

Pour Sadallah Boubaker-Khaled, professeur des mathématiques à l’Université nationale d’Alger en Algérie, il s’agit d’une ‘opération de charme destinée à redorer le blason des Etats-Unis’.

Il fustige l’absence d’innovation dans les pays de l’OIC, signe pour lui qu’ils ne sont pas encore prêts pour le transfert des technologies et du savoir. ‘C’est un jeu politique et économique qui, au bout du compte, profite aux entreprises américaines en leur donnant accès à l’immense marché islamique en s’appuyant sur des partenaires locaux.’

L’OPIC financera les projets proposés à hauteur de 33 pour cent. Le reste des fonds sera réuni localement grâce à des investissements privés. Ceci pourrait s’avérer une tâche difficile, 22 des 49 pays classés par les Nations Unies comme les moins avancés étant membres de l’OIC.

‘Les investisseurs privés… seront évidemment à la recherche des meilleures opportunités pour investir leur argent. Parfois, ces opportunités se trouvent dans les pays pauvres, mais quelques fois, elles sont dans des pays plus nantis’, explique Daly.

Hilmi Salem, consultant auprès de l’Institut de Recherche appliquée de Jérusalem, craint que ce fonds n’ait pas l’impact positif escompté sur la région.

‘Un système de suivi et d’évaluation doit être mis en place afin de veiller de près sur l’impact réel de ce fonds, et pour proposer des directives pour éviter tout impact négatif sur les plans politique, socioéconomique et du développement’.