29/03/10

Les pays pauvres devraient investir davantage dans la R&D agricole

Un rapport invite les pays en développement à investir davantage dans la recherche agricole. Crédit image: FLickrCIAT (by Neil Palmer)

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[MONTPELLIER, FRANCE] Selon un important nouveau rapport, les pays en développement devront doubler, voire tripler leurs investissements dans la recherche agricole pour répondre aux besoins alimentaires de leurs populations.

Les pays pauvres devraient consacrer au moins 1,5 pour cent de leur produit intérieur brut (PIB) à la recherche agricole, plutôt que d’attendre que les donateurs ne respectent leurs engagements – telles sont les conclusions du rapport intitulé Transformer la recherche agricole pour le développement, publié au terme d’un travail de deux ans.  

A peine cinq pays en développement (Brésil, Chine, Inde, Afrique du Sud et Thaïlande) réalisent plus de la moitié (53 pour cent) de l’ensemble de la recherche et développement (R&D) agricole publique du monde en développement, selon ce rapport, présenté aujourd’hui (29 mars) à la première Conférence mondiale sur la recherche agricole pour le développement, à Montpellier, en France. La conférence entend améliorer la recherche agricole de sorte qu’elle profite directement aux pauvres (voir La Conférence mondiale cherche à transformer la recherche agricole).

Le rapport indique qu’un sursaut des financements à 1,5 pour cent du PIB est nécessaire, "ne serait-ce que pour répondre au retard pris à cause du sous-investissement".

Pour Uma Lele, auteur principal du rapport et ancienne conseillère à la Banque mondiale, "les capacités de la plupart des pays en développement en R&D agricole sont sur une pente descendante. Nous devons faire un bond prodigieux pour reconstituer  ces capacités et traduire les promesses des gouvernements et des bailleurs en actions concrètes" .  

"Si les pays en développement n’assument pas cette responsabilité, ne se rendent pas compte que le renforcement des capacités est nécessaire au niveau national, et que tous les pays doivent participer à cet effort – peu importe ce qui se fait au niveau mondial – il ne va pas y avoir une différence au niveau local", affirme le co-auteur du rapport, Eduardo Trigo, conseiller scientifique auprès de la Direction des Relations internationales du Ministère argentin de la Science, de la Technologie et de l’Innovation productive (voir le blog post de SciDev.Net Doing it for Themselves).

Pour Lele, "la responsabilité leur revient [aux pays en développement]".

"Si vous investissez dans la recherche, vous pourrez éventuellement obtenir des résultats d’ici 20 ans. Mais si [les pays en développement] n’investissent pas dans la recherche aujourd’hui, ils seront dans une situation désastreuse dans vingt ans, voire même dans dix ans".

Le rapport indique que ni les pays en développement ni les bailleurs de fonds étrangers n’ont atteint les objectifs qu’ils se sont fixés pour la recherche agricole. Une mauvaise affectation des fonds disponibles aurait également contribué à la création de ce problème

Pour s’assurer que le nouvel objectif de 1,5 pour cent soit atteint, Lele suggère que les dépenses de recherche des pays soient surveillées dans l’avenir.

Lien vers Transformer la recherche agricole pour le développement