07/06/11

L’Egypte entend créer 50.000 emplois dans la recherche

Les chercheurs égyptiens pourraient bénéficier de nombreuses opportunités d'emploi Crédit image: Patrice Cayré, IRD

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[LE CAIRE] Cette année, le gouvernement égyptien a augmenté le budget scientifique de presque un tiers, tout en promettant de créer jusqu’à 50.000 nouveaux emplois dans l’industrie pour les jeunes chercheurs, principalement dans le but de contribuer à la mise en œuvre de projets concrets dans le secteur privé.

La semaine dernière (1er juin), le gouvernement a approuvé le budget de l’exercice 2011/12 portant  le financement de la recherche scientifique à US$ 90,5 millions, contre US$ 66,5 million pour l’exercice précédent.

Maged El-Sherbiny, président de l’ASRT et ministre-adjoint de la recherche scientifique, a déclaré à SciDev.Net que ces fonds seront répartis entre les centres de recherche, l’Académie de la recherche scientifique et des technologies (ASRT) et le Ministère de la recherche scientifique. Il a précisé que le budget de l’Académie passera de US$2,5 millions à US$ 13 millions.

Une partie des fonds sera consacrée à l’établissement de liens avec le monde industriel pour le recrutement de 40.000 à 50.000 chercheurs qui travailleront  dans les universités, les instituts de recherche et les entreprises privées sur des projets susceptibles de contribuer à l’élaboration de solutions à des problèmes concrets. Le gouvernement a demandé à l’ASRT d’affecter des jeunes chercheurs et des jeunes diplômés à des secteurs appropriés de la recherche dans l’industrie d’ici la fin de l’année.

L’ASRT reçoit en ce moment les demandes de chercheurs et des industries afin d’évaluer les besoins en matière de recherche avant d’engager un montant précis et d’arrêter le nombre de postes à créer.

L’ancien régime renversé à la suite du soulèvement intervenu au début de cette année (25 janvier), ne faisait pas de la recherche scientifique une priorité. Par conséquent, les liens entre la recherche et l’industrie étaient limités, souligne EL-Sherbiny qui précise que le nouveau gouvernement veut faire de la science et de la recherche l’une des pierres angulaires du développement de la nouvelle Egypte.

Ali Hebeish, président du Syndicat égyptien des professions scientifiques, une association professionnelle de scientifiques égyptiens, s’est félicité de la hausse du budget de la recherche. « Le gouvernement a réussi à transformer les déclarations faites sur les nouvelles politiques scientifiques depuis le soulèvement en actes concrets », a-t-il ajouté.

Hebeish a déclaré à SciDev.Net que « l’établissement de liens entre la recherche scientifique et le monde industriel est une bonne décision qui va contribuer au financement de la recherche et à l’élargissement de la base de recherche, sans imposer de nouvelles contraintes sur le budget de l’Etat ».

Selon Azza Serri Eldin, chercheur au Centre national de la recherche (NRC), « Le financement a toujours été le principal obstacle à la mise en œuvre de nos projets de recherche et parfois nous avons dû financer certains postes de dépense de nos projets de nos propres poches pour pouvoir les achever ».

Mais Shehata Smeda, ancien président de la Chambre égyptienne des industries du textile à la Fédération égyptienne des industries, a prévenu que le projet devait bénéficier d’un appui constant du gouvernement pour réussir à long terme.

Et bien que cette hausse du financement de 0,23 à 0,3 pour cent du produit intérieur brut (PIB) soit un grand bond en avant pour la recherche scientifique égyptienne, El-Sherbiny estime que ce n’est toujours pas suffisant.

« Le budget de la recherche scientifique devrait s’élever à environ deux pour cent du PIB égyptien, il n’est pas acceptable de le conserver à seulement 0,3 pour cents si l’Egypte compte faire de la science et de la recherche la locomotive de son développement » a-t-il précisé.