17/06/09

Réduction des émissions des forêts: Faits et chiffres

Deforestation Sudan - Déforestation
De nombreux pays en développement connaissent une déforestation rapide. Crédit image: Flickr/UNEP Disasters & Conflicts

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Hannah Chalmers  livre des informations sur la façon dont la réduction des émissions  produites par la déforestation peut jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les changements climatiques.

D'après le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies, plus de 1,6 milliard de personnes à travers le monde dépendent des ressources forestières pour leur subsistance. [1] Les forêts  procurent également  un éventail d'écoservices, comme le stockage de l'eau, l'augmentation des précipitations, le recyclage des éléments nutritifs, la stabilisation de biodiversité et du sol, etpeuvent contribuer à la lutte contre les inondations et stimuler la productivité agricole.

Mais avec la croissance démographique et le développement des pays, de nombreuses forêts sont de plus en plus sous pression – en particulier dans le monde en développement, où l'on observe  un accroissement de la déforestation (voir Tableau 1)

Région

Etendue des forêts en 2005

Taux de changement annuel
(1990–2000)

Taux de changement annuel
(2000–2005)

Aire forestière
(1 000 ha)

Superficie (% du territoire)

Superficie pour 1 000 habitants (ha)

(1,000 ha)

(%du territoire)

(10 00ha)

(%du territoire)

Afrique
635 412
21,4
673
-4 375
-0,64
-4 040
-0,62
Asie et Pacifique
734 243
25,8
201
-1 275
-0,17
633
0,09
Europe
1 001 394
44,3
1 369
877
0,09
661
0,07
Amérique latine et Caraïbes
859 925
47,3
1 870
-4 147
-0,46
-4 483
-0,51
Amérique du nord
677 464
32,7
1 537
17
0,00
-101
-0,01
Asie occidentale et centrale
43 588
4,0
117
34
0,08
14
0,03
Total

3 952 025

30,3
599
-8 868
-0,22
-7 317
-0,18

Tableau 1: Aire forestière et changement sur le territoire. [2]

La deforestation a également des implications  fortes sur le changement climatique (voir Figure 1). D'après les estimations, la déforestation est responsable d'environ 20 pour cent des émissions de gaz à effet de serre dans le monde – soit un taux supérieur aux émissions de l'ensemble du secteur des transports.[4]

Figure 1: Cumulative net flux of carbon to the atmosphere from changes in land use, 1950–2000 [3]
Figure 1: Cumulative net flux of carbon to the atmosphere from changes in land use, 1950–2000 [3]

Figure 1: Flux cumulatif net de carbone vers l'atmosphère résultant de l'évolution de l'utilisation des sols, 1950-2000 [3]

 

La déforestation dans les négociations mondiales sur le climat


L'importance de la valeur du boisement (création des forêts) a été internationalement reconnue en 1997, quand elle a été incorporée dans l'accord du Protocole de Kyoto sur les actions globales à mener pour réduire les risques du changement climatique. Mais la réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts a été,  tout au long de l'histoire, absente des négociations internationales  car difficile à mettre en pratique.

Au cours de ces dernières années, alors que les négociateurs  travaillent sur un nouvel accord mondial qui remplacera le Protocole de Kyoto quand il arrivera à échéance en 2012, le problème de la lutte contre la déforestation — en particulier dans les régions tropicales – revient sur la table puisqu'on pense de plus en plus qu'elle est essentielle pour l'atténuation du changement climatique à venir.

La proposition de l'intégrer dans un accord post-2012 sur le changement climatique  a évolué avec le temps. Au départ, on mettait l'accent sur la réduction des émissions issues de la déforestation (RED), mais les négociations actuelles se concentrent sur la réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts (REDD). Des suggestions plus récentes incluent l'étude de la déforestation, de la dégradation et l'amélioration des stocks de carbone forestier (REDD-plus)

Le Tableau 2 résume le développement des activités de REDD, y compris les récents gestes politiques, en commençant par la première proposition datant de 2005.

Date

Activités clés

Décembre 2005
 
 

La Coalition des pays à forêt tropicale humide, conduite par le Costa Rica et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, propose un mécanisme pour le REDD dans les pays en développement à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC) réunie à Montréal, au Canada. La proposition[1.05MB]  reçoit un large soutien, un groupe de contact est créé, et un processus de deux ans, dont le but est d'explorer des options, est initié.

Mai 2006

Sur la base des informations fournies par les parties à la UNFCCC, la communauté internationale commence a étudier  la façon d' inclure la proposition dans les futures négociations lors d' une réunion de l'Organisme subsidiaire du conseil scientifique et technique (SBSTA).

Août 2006

Le premier atelier de l'UNFCCC sur le RED dans les pays en développement se tient à Rome, en Italie. Les participants discutent des questions scientifiques  et d'approches politiques.

Octobre 2006

La revue Stern sur les aspects économiques des changements climatiques recommande que les "mesures de déforestation évitées" soient incluses dans la politique mondiale sur le climat.

Septembre 2007

L'Australie et l'Indonésie créent le Partenariat sur les forêts de Kalimatan et le climat[76.3kB], financé  dans un premier temps par l'Australie à hauteur de Aus$30 millions, dans le but de développer et de faire une démonstration à grande échelle de REDD dans le Kalimatan central, en Indonésie.>

Décembre 2007
 

Les mesures prises par le REDD sont officiellement reconnues comme étant des mesures d'atténuation appropriées au niveau national (MASS) qui pourraient être incluses dans la politique climatique post 2012 lors des négociations de Bali, en Indonésie. Le Plan d'action concerté de Bali[101kB] comprend: "des approches par la politique et des incitations financières sur des questions relatives aux émissions produites par la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement; et le rôle de la conservation, de la gestion durable des forêts ainsi que l'amélioration  du stockage du carbone forestier dans les pays en développement" ;

Avril 2008

Des négociations sur le REDD sont à présent entreprises au sein du Groupe de travail ad hoc de l'UNFCCC sur les actions coopératives à long terme et du SBSTA.

Juin 2008

Le Forest Carbon Partnership Facility (FCPF) de la Banque mondiale devient opérationnel pour fournir des fonds destinés à aider les pays en développement à se préparer pour les activités du REDD, les évaluer et les tester.

 

Le Fonds des Forêts du Bassin du Congo (FFBC) est créé pour réduire la déforestation dans le Bassin du Congo par le biais de l'amélioration des capacités des communautés locales en gestion forestière. Financé au départ grâce à une subvention de £100 millions (US$ 165 millions) des gouvernements britannique et norvégien, le FFBC se veut un fonds  financé par plusieurs pays.

 

L'UNFCCC organise un atelier à Tokyo, au Japon, sur les questions de méthodologie liées au REDD. La rencontre met l'accent sur la nécessité d'utiliser des méthodes solides et rentables pour évaluer les changements intervenus dans la couverture forestière et les stocks de carbone,  et sur la nécessité d'améliorer les capacités techniques des pays en développement pour qu'ils puissent les mettre en œuvre.

Juillet 2008

Le Programme UN-REDD est créé pour soutenir le dialogue international sur l'inclusion du REDD dans un régime climatique post 2012. C' est une initiative conjointe du Programme des nations unies pour l'environnement (UNEP), du Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Août 2008

Le Brésil crée un fonds international pour financer la réduction de la déforestation en Amazonie, avec pour but de le porter à US$ 21 milliards d'ici 2021. Une promesse initiale de US$ 100 millions est faite par la Norvège.

Décembre 2008

L'UNFCCC tient une conférence sur le climat à Poznan, en Pologne. Beaucoup de discussions à propos du REDD lors d'évènements parallèles et hors du processus formel des Nations unies se sont tenues, mais  peu d'avancées  dans les négociations elles-mêmes.

Avril 2009

Les représentants des communautés locales partout dans le monde signent La déclaration d'Anchorage sur les changements climatiques, en insistant sur la nécessité que les négociations internationales sur le climat tiennent compte des populations indigènes et respectent leurs droits, y compris dans toutes les initiatives convenues dans le  REDD.

Le concept de REDD-plus, dont le rôle de la conservation et  de l'amélioration  du stockage du carbone forestier, est débattu  lors des négociations sur le climat à l'initiative de l'UNFCCC, à Bonn, en Allemagne.

Juin 2009

Les ministres africains de l'environnement ont l'intention d'adopter la Déclaration de Nairobi sur le climat[71.4kB], y compris la nécessité pour les fonds de mettre en place des  incitations pour la réduction desémissionspar le biais d'une gestion durable du sol.

Décembre 2009

L'UNFCCC organisera une conférence sur le climat à Copenhague, au Danemark. Le Plan d'action de Bali exige qu'un accord mondial pour un cadre international post 2012 soit trouvé lors de cette conférence. Pour le REDD, cela implique  de trouver un accord sur des méthodologies visant à favoriser son inclusion dans les systèmes comptables et de commercialisation du carbone. 

Tableau 2: Paysages politiques de REDD dans les négociations mondiales sur le climat. [4-6]

REDD pour le développement

Si les mesures du REDD peuvent être mises en œuvre avec succès, elles devraient offrir aux pays en développement une opportunité rentable de réduire leurs émissions de carbone tout et tirant des bénéfices comme  la conservation de la biodiversité et l'amélioration des moyens de subsistance.

Certains projets initiaux démontrent déjà la capacité du REDD à atteindre des objectifs de développement. Les activités de la Fondation durable des Amazones (FAS), au Brésil, en sont une illustration. [7] Son programme Bolsa Floresta, mis en œuvre avec les communautés locales en Amazonie,  évalue et indemnise les populations locales pour le rôle qu'elles jouent dans la conservation de la forêt.

D'après le FAS, jusqu'en 2008, Bolsa Floresta avait versé , sur un rythme mensuel, des récompenses à presque 5 000 familles.

Le FAS contribue également à la gestion de la réserve de Juma – créée par le gouvernement de l'Etat de l'Amazonie en 2006 et comprenant presque 600 000 hectares de la forêt amazonienne – comme un projet REDD dans lequel la surveillance de la déforestation sera financée par la vente de crédits.

Le projet de Juma est censé empêcher la déforestation de plus de 360 000 hectares de forêt tropicale et la libération de plus de 200 millions de tonnes de dioxyde de carbone. [7]

 

Pas de taille unique

Mais le succès de ces projets ne garantit pas que le REDD puisse être rapidement ou facilement appliqué partout.

Le principe de base de REDD – à savoir que les pays devraient être indemnisés pour la réduction des émissions issues de la déforestation – peut être simple, mais le développement de méthodologies solides et équitables pour l'appliquer ne l'est pas.

L'importance des différences prévalant entre les pays éligibles au REDD sont un obstacle.

Elles concernent aussi bien une couverture forestière touffue qu'une déforestation importante, comme c'est le cas en Asie du sud-est, à une couverture forestière faible et une faible déforestation, comme on le voit en Asie du sud et dans certaines régions de l'Afrique sub-saharienne.[5] 

Ces conditions variées signifient que des pays ont, à titre individuel, des opinions très différents sur les instruments à mettre en ouevre pour la réussite du REDD. Ainsi, les pays ayant eu des taux de déforestation élevés  au cours de l'histoire, profiteraient plus d'un mécanisme REDD utilisant des bases historiques au lieu des bases projetées.

Par contre, les pays ayant unecouverture forestièrer faible et de faibles taux de déforestation peuvent ne pas tirer profit d'un mécanisme REDD sauf s'il comporte également des activités qui améliorent  le stockage du carbone.

 

Le critère des 3E

Des chercheurs du Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR), en Indonésie, ont identifié certains des problèmes auxquels sont confrontés les scientifiques et les négociateurs qui  tentent de mettre en œuvre les activités de REDD, en  inscrivant leurs discussions dans le "critère des 3E" : efficacité du carbone, coût-efficacité, et équité et équité et co-profits. [8]

Dans le cadre de l'évaluation de l'efficacité du programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la surveillance et la vérification des changements intervenus dans la couverture forestière, en particulier en ce qui concerne la dégradation, constituent un problème important.

Les conditions de base  qui permettent de déterminer  le degré  des avantages découlant de l'atténuation du climat et qui peuvent être crédités sur le compte d'un projet sont nécessaires, de même que les méthodes permettant d'évaluer  la durée des changements attribués au REDD Dans ce contexte, les crédits de REDD ne sont pas distribués  uniquement pour freiner la déforestation ou la dégradation des forêts – etdéterminer si le succès d'un projet REDD dans une région conduit à la déforestation ou à la dégradation forestière dans une autre.

L'efficacité, calculée en fonction des coûts des activités du REDD, dépendra du coûts de la surveillance, de l'établissement des rapports et des politiques de mise en œuvre et des paiements des coûts de renonciation, lorsque les utilisateurs des sols seront indemnisés pour renoncer à des utilisations alternatives des sols.

Certains chercheurs ont découvert que, bien que les coûts de renonciation puissent être faibles, il exsite de fortes chances que de nombreux pays en développement aient besoin d'investissements importants dans les domaines du renforcement des capacités, de la science, de la politique et des institutions avant de pouvoir mettre le REDD en œuvre. (voir Quels sont les coûts réels de la réduction des émissions des forêts ?) ; L'Institut des ressources mondiales, à Washington, a souligné la nécessité d'explorer des méthodes pour le financement durable des projets de REDD ainsi que d'autres incitations positives pour une mise en œuvre réussie. [9]

Dans l'évaluation des questions d'équité et de co-profits, on reconnaît que le REDD peut réduire la pauvreté, améliorer la gouvernance forestière et contribuer à la conservation de la biodiversité. Mais cela dépendra de la manière dont les projets REDD sont mis en œuvre.

Certains scientifiques soutiennent que l'envergure du REDD est trop limitée et qu'il serait préférable mieux d'évaluer les forêts pour tous leurs écoservices, pas seulement pour le carbone.

D'autres ont soulevé des préoccupations relatives au traitement des populations autochtones et des communautés locales dans les projets du REDD, et  de les impliquer dans la prise de décisions : ces propositions émanent de la plupart des parties prenantes, parmi lesquelles les communautés autochtones elles-mêmes. [10]

 

La naissance d'un consensus

On note une grande diversité d'opinions sur la manière dont le REDD pourrait et devrait fonctionner.

En plus des pays qui sont éligibles pour le REDD, d'autres parties prenantes soumettent des propositions à l'UNFCCC ou participent d'une autre manière aux discussions, y compris les pays développés signataires du Protocole de Kyoto qui pourraient vouloir négocier des crédits REDD, et de nombreuses organisations non gouvernementales.

Tout cadre global doit être suffisamment flexible pour s'adapter aux besoins des différents pays.

Ceci implique la reconnaissance des stades de développement différents des pays et de leur capacité de surveillance, d'établissement de rapports et de vérification des activités du REDD.

Cependant, bien que le problème de la flexibilité soit important, il faudra trouver un accord sur un cadre général avant que le REDD ne puisse être inclu dans un accord mondial sur les changements climatiques à Copenhague.

Il y a de fortes chances que celui-ci comporte une approche en trois phases comprenant : 

  • un développement de la stratégie nationale de REDD, y compris un dialogue national, le renforcement institutionnel et des activités de démonstration ;
  • la mise en œuvre de politiques et mesures découlant des stratégies nationales ;
  • l'indemnisation des performances sur la base des émissions forestières quantifiées et des suppressions par rapport aux niveaux de référence convenus. [5]

Le Tableau 3 résume une série d'autres aspects qui doivent être également abordés avant qu'une'une stratégie finale puisse être adoptée. Bien que certaines de ces aspects présentent des difficultés techniques, la majorité d'entre eux relèvera également  de problèmes politiques.

Par exemple, la fixation des conditions de base comporte un élément technique – à savoir la prédiction demanière réaliste de la déforestation et  de la dégradation futures dans un scénario de maintien du statu quo – mais également des implications pour la nature des avantages qu'un pays recevra, étant donné que des conditions de base détermineront le niveau auquel un  pays devrait commencer à bénéficier de crédits pour les réductions des émissions.[8]

Problème
Questions
Options

Consensus naissant

Portée
Quelles sont les activités éligibles?

Réduction des émissions produites par la déforestation (RED), réduction des émissions produites par la déforestation et la dégradation (REDD), ou réduction des émissions produites par la déforestation et la dégradation et amélioration du stockage du carbone (REDD-plus)

Seuls les pays en développement devraient être autorisés à participer. Les mécanismes comportent des aspects de la déforestation et de la dégradation, bien que l'amélioration soit de plus en plus soutenue.la préférence semble aller aux approches par étapes qui commencent avec la déforestation puis font intervenir des activités de dégradation et d'amélioration.

Niveau de référence

A quel niveau devrait-on calculer les réductions des émissions ? Et sur quelle période de temps ?

Niveau: infranational, national ou mondial

Période de référence: conditions de base historiques, conditions de base historiques rectifiées, ou conditions de base prévues

 

On se dirige vers une forte préférence pour des calculs nationaux, bien que cela puisse affecter certains pays en développement qui n'ont pas la capacité de créer des comptes nationaux de carbone. La majorité des propositions non gouvernementales préfèrent les conditions de base historiques, alors que la plupart des propositions gouvernementales suggèrent des conditions de base historiques avec un facteur de compensation du développement.

Distribution

Où va l'argent? Y a-t-il un mécanisme supplémentaire de récompense pour le stockage du carbone ?

Argent: redistribuer les fonds actuels.

Mécanisme: financement additionnel via, par exemple, des dons volontaires, des revenus issus des ventes aux enchères ou d'une taxe sur des activités telles que les transports maritime et aérien.

Relativement peu de propositions comportent des mesures de redistribution.

Financement

D'où provient l'argent? Y a-t-il plusieurs sources de financement ?

Un fonds volontaire, un marché du carbone, ou un mécanisme lié au marché

On s'accorde de plus en plus sur le fait qu'une approche par étapes, qui associe les différentes sources de financement pour différents aspects du REDD, aura le plus de chances de réussir. Cela permettrait à différents pays d'utiliser des mécanismes différents en fonction de leur niveau de développement et d'autres besoins.

Tableau 3: Questions clés à examiner dans les méthodologies du REDD (sur la base de l'analyse de 32 propositions figurant en [5]

La route menant à Copenhague

Bien que le REDD ne soit pas encore formellement créé dans le cadre de l'UNFCCC, certains crédits REDD se vendent déjà sur des marchés de volontaires et un financement initial est versé pour des projets pilotes.

La facilité de partenariat pour le carbone forestier, de la Banque mondiale comporte un mécanisme de préparation destiné à aider les gouvernements à prendre part au REDD; En particulier, il aide les pays en développement à faire une estimation de leurs stocks de carbone forestier, à mettre en place des scénarios nationaux de référence, à calculer les coûts de renonciation, et à concevoir des systèmes de surveillance, de production de rapports et de vérification.

En septembre 2008, 14 pays tropicaux et subtropicaux utilisaient cette facilité.[6] 

Le programme formel ONU-REDD a également été créé avec six projetset le vote d'un budget total de plus de US$ 25 millions et des engagements à ce jour (mai 2009) de US$ 52 millions.

Ce programme financera dans un premier temps des projets pilotes  qui seront chargées d'évaluer sii "les structures de paiement soigneusement structurées et le maintien des capacités peuvent créer des incitations pour assurer des réductions des émissions réelles, durables, réalisables, fiables et mesurables tout en conservant et en améliorant les autres écoservices que les forêts assurent".[11]

En dépit de cela, l'avenir du REDD reste incertain.

A mesure qu'approche l'expiration du délai de soumission du Plan d'action de Bali, on ne sait pas encore ce sur quoi on se mettra d'accord lorsque sera débattue à Copenhague la future action mondiale sur la réponse au risque de changements climatiques dangereux.

L'importance de l'identification d'approches pour atténuer les émissions de carbone produites par la déforestation et la dégradation des forêts est bien à l'ordre du jour.

Mais on ne sait pas clairement s'il sera possible de développer une solide méthodologie du REDD qui pourrait assurer des réductions effectives d'émissions qui sont rentables, équitables et soutenues par des options de financement durables.

La contribution des scientifiques et des ingénieurs au développement de solutions techniques solides, à la mise en œuvre de projets pilotes et à l'orientation du débat politique pourrait — et devrait – jouer un rôle capital dans la détermination d'un éventuel résultat.

 

Hannah Calmers est chercheuse au sein du Groupe de technologie énergétique pour un développement durable, à l' Imperial College de Londres, et consultante en changement climatique et en énergie pour Scidev.Net.

Références

[1] Forêts: Le vert et le REDD des changements climatiques [67kB]. DAES-NU (2009)
[2] Etat des forêts mondiales. FAO (2009)
[3] Emissions de carbone produites par l'utilisation des sols, 1950-2000. Institut des ressources mondiales (2003)
[4] Stern, N. Revue Stern sur les aspects économiques des changements climatiques HM Treasury  (2006)
[5] Parker, C. et al. Little REDD+ book. Global Canopy Programme (2008)
[6] Tauli-Corpuz, V. et al. Guide sur les changements climatiques et les populations autochtones [5.18MB]. Tebtebba (2008)
[7] Fondation durable de l'Amazonie. (2009)
[8] Angelsen, A. (ed.) Poursuite de REDD: Questions, options et implications [1.62MB]. CIFOR (2008)
[9] Daviet, F. Au-delà du financement du carbone:Le rôle des politiques et les mesures de développement durable dans le REDD [699kB]. Institut des ressources mondiales (2009)
[10] La Déclaration d'Anchorage. Sommet mondial des populations autochtones sur les changements climatiques(2009)
[11] Fonds du Programme ONU-REDD. PNUD (2009)