09/07/15

Faits et chiffres: La fiche énergie de l’Afrique subsaharienne (2014)

Solar Engineering Course
Crédit image: Flickr/UN Women Gallery

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Selon la Fiche Energie de l’Afrique sub-saharienne, publiée annuellement par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), le continent dispose d’un énorme potentiel énergétique malheureusement mal exploité.
 
Tandis que l’Afrique connaît une croissance soutenue depuis le début des années 2000, son développement à long terme est handicapé, principalement dans la partie sud du continent, par une gestion hasardeuse des ressources énergétiques.
 
Un chiffre hante l’esprit de tous les spécialistes, qu’ils travaillent pour le compte des Nations Unies  ou de ces nombreuses ONG qui se dévouent pour mobiliser la communauté internationale, en vue d’un engagement soutenu pour l’énergie sur le continent: 620 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité.
 
La crise dans le secteur de la distribution d’électricité, est si prononcée que les plus nantis ont commencé à organiser leurs propres systèmes d’approvisionnement en énergie, notamment en se faisant installer des groupes électrogènes ou des panneaux solaires.

Ci-dessous un paerçu des principales tendances, résumées par l'Agence Internationale de l'Energie [1], dans les Perspectives énergétiques mondiales 2014.

 

– Les années 2000 ont permis à plusieurs pays de la région de connaître une croissance rapide et soutenue.

 
L’économie africaine a connu une croissance fulgurante en 2013. Toutefois, en raison de la croissance démographique, le PIB par habitant a pour sa part connu une progression moins vigoureuse de 45% environ.
 
Des politiques nationales et régionales ont été mises en oeuvre pour contrer la crise énergétique, mais elles ne devraient pas être suivies d’effet dans un avenir immédiat.
 
Il s’ensuit que cette situation handicape sérieusement la croissance à long terme et les espoirs de développement soutenu de la région.

– Sur la période 2000-2012, la demande en énergie de l’Afrique sub-saharienne a augmenté de près de 45%, mais ce niveau reste faible (seulement 4% de la demande mondiale), bien que le continent abrite 13% de la population mondiale.

L’Afrique du Sud et le Nigeria représentent 40% de la demande en énergie du continent. 

Pour sa part, l'accès aux services énergétiques modernes, bien qu'en augmentation, reste très limité.

En dépit de nombreux efforts, plus de 620 millions de personnes (les deux tiers de la population) en Afrique sub-saharienne n’ont toujours pas accès à l'électricité.

Pour celles qui y ont accès, la consommation résidentielle d'électricité moyenne par habitant équivaut à environ la moitié du niveau moyen de la Chine ou un cinquième de celui de l'Europe. Près de 730 millions de personnes comptent encore sur l'utilisation traditionnelle de la biomasse solide pour la cuisson.

Chaque année, près de 600.000 décès prématurés en Afrique peuvent être attribués à la pollution de l'air résultant de l'utilisation traditionnelle des combustibles solides tels que le bois de feu et le charbon de bois.

–  La bioénergie, essentiellement le bois de chauffe et le charbon, représente plus de 60% de la demande en énergie.

Malgré la hausse des revenus, la consommation de bioénergie continue d'augmenter: sa croissance depuis 2000 a été supérieure à celle de tous les autres combustibles combinés. Le charbon représente 18% de la demande totale d'énergie en 2012 (grâce à son utilisation à grande échelle en Afrique du Sud), suivi par le pétrole (15%) et le gaz naturel (4%).

Les énergies renouvelables modernes représentent moins de 2%, mais elles ont également augmenté de manière significative ces dernières années.

– La capacité de production d'électricité réseau était de 90 GW en 2012, avec près de la moitié en Afrique du Sud. 45% de cette capacité provient du charbon (principalement l'Afrique du Sud), 22% était d’origine hydroélectrique, 17% était issu pétrole et 14% du gaz (principalement le Nigeria).

L’insuffisance, l’inaccessibilité et le défaut de fiabilité de l’approvisionnement en électricité ont poussé un grand nombre de particuliers nantis à acquérir des groupes électrogènes ou à acquérir des solutions d’électrification indépendantes des réseaux nationaux.

 

– L'Afrique sub-saharienne est riche en ressources énergétiques.

Des ressources renouvelables énormes restent inexploitées: une excellente couverture solaire sur la totalité du continent, des ressources en hydroélectricité dans de nombreux pays, l’énergie éolienne principalement dans les zones côtières et la géothermie dans la vallée du Rift.
 
Au cours des cinq dernières années, près de 30% des découvertes mondiales de pétrole et de gaz ont été réalisées en Afrique sub-saharienne, mais il reste un défi de taille: la transformation de ces gisements en unités d’extraction et de production de pétrole, pour en tirer des gains en matière de croissance.
 
Les ressources pétrolières font l’objet d’une croissance soutenue, avec une production de 5,7 mb/j de pétrole brut en 2013, principalement au Nigeria et en Angola (la région a exporté plus de 5 mb/j de brut, et importé environ 1 mb/j de produits pétroliers).

L'utilisation du gaz naturel de 27 milliards de mètres cubes en 2012 est similaire à la fois au volume exporté et au volume de gaz brûlé.

La production de charbon (près de 220 Mtce en 2012) est pour sa part concentrée en Afrique du Sud et la région représente 18% de l'offre mondiale d'uranium.

 
De faibles revenus, combinés avec des formes inefficaces et coûteuses d'approvisionnement en énergie, font de l’accès à l'énergie un enjeu crucial.

Les tarifs de l'électricité sont souvent très élevés, comparativement aux normes mondiales, bien qu'étant maintenus en dessous du coût de l'approvisionnement.

Les produits pétroliers sont subventionnés dans de nombreux pays producteurs de pétrole.

Où les subventions existent, elles sont souvent mises en oeuvre pour faciliter l’accès à l'énergie pour les pauvres, mais cette politique n’est pas souvent bien orientée.
 

A travers l'Afrique sub-saharienne, les ménages les plus riches, à hauteur de 20% de la population, représentent environ la moitié des dépenses résidentielles totales en énergie.