09/07/15

Des perspectives encourageantes pour l’Afrique à l’horizon 2040

Solar Sisters in Uganda
Crédit image: Flickr/dw_globalideas

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Selon les projections de l’Agence Internationale de l’Énergie, 950 millions d’Africains auront accès à l’électricité d’ici à 2040, grâce, notamment à des investissements massifs dans le secteur de l’énergie et à une croissance économique soutenue.

Le Nigeria devrait jouer un rôle prédominant, suivi par l’Afrique du Sud, ainsi que de nouveaux acteurs, tels que la Tanzanie et le Mozambique.

Toutefois, les questions de gouvernance pourraient sérieusement annihiler les performances de la première puissance économique du continent.

 

– Le système énergétique se développera rapidement en Afrique subsaharienne d’ici à 2040, tout comme le contexte économique et démographique.

 
L’économie connaitra une forte progression, de l’ordre du simple au quadruple; parallèlement, l’effectif de la population augmentera considérablement, passant des 1.11 milliard actuels à 1.75 milliard.
 
La capacité et l'efficacité du système s’améliorera et l'accès à des services énergétiques modernes se développera.
 
Mais la plupart des défis énergétiques existants ne seront que partiellement surmontés. 

 

– Le système d'alimentation en Afrique sub-saharienne se développera rapidement et la capacité de production sera quadruplée, pour atteindre 385 GW.

 
Près de la moitié de la croissance de la production d'électricité proviendra des énergies renouvelables.
 
Le total de la moyenne des investissements dans le secteur de l'énergie avoisinera 46 milliards de dollars par an, dont un peu plus de la moitié dans la transmission et la distribution.
 
 

– D’ici à 2040, 950 millions de personnes devraient avoir accès à l'électricité en Afrique subsaharienne.

Les zones urbaines ressentiront en priorité les effets de l’amélioration de la couverture et de la fiabilité de la fourniture d'électricité centralisée.
Ailleurs, des systèmes hors réseau et des mini-réseaux fourniront de l'électricité à 70% de la population vivant dans les zones rurales.

Des investissements cumulés de l’ordre de plus de 200 milliards de dollars permettront de réduire de 15% le nombre de personnes sans accès à l’électricité. Il s’agira certes d’un grand pas en avant, mais cet effort restera insuffisant, dans la mesure où 530 millions de personnes, principalement dans les communautés rurales, resteront sans électricité en 2040.
 
 

– La bioénergie l'emporte, en termes de demande, sur toutes les autres formes d'énergie combinées, une situation qui ne changera que progressivement, alors même que les revenus augmenteront.

Toutefois, la part de la bioénergie dans le mix énergétique diminuera sensiblement. L’action politique et la rareté du bois accéléreront la transition vers des technologies et combustibles alternatifs.

Néanmoins, 650 millions de personnes (plus d'un tiers de la population), principalement dans les zones rurales, continueront de recourir à la biomasse pour la cuisson.
 
 

– Le Nigeria sera un centre pétrolier incontournable, mais l'incertitude politique, l'activité militante et le vol de pétrole dans le delta du Niger décourageront les investissements et la production.

 
La valeur des quelque 150 000 barils de pétrole volés chaque jour – pour un montant de plus de 5 milliards de dollars par an – serait suffisante pour financer l'accès universel à l'électricité pour tous les Nigérians d'ici à 2030.

Un groupe de petits producteurs (tels que le Soudan du Sud, le Niger, le Ghana, l'Ouganda et le Kenya) connaîtront une hausse de leur production.

Mais, vers la fin des années 2020, la production dans la plupart des pays – à l'exception du Nigeria – sera en déclin.

 

– La production de gaz passera à 230 milliards de mètres cubes en 2040, avec en tête des pays producteurs, le Nigeria, le Mozambique (60 milliards de mètres cubes en 2040), l'Angola et la Tanzanie (20 milliards de mètres cubes chacun).

 

– L’approvisionnement en charbon augmentera de 50% pour atteindre 325 METC.

L’Afrique du Sud restera leader, suivie de près par le Mozambique. Le pétrole passera devant le charbon et deviendra le deuxième carburant dans le mix énergétique en Afrique sub-saharienne.
 
 

– L’Afrique sub-saharienne contribuera de manière marginale aux émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie, ce qui représentera seulement 3% du total en 2040, mais la région sera en première ligne en termes d’impacts potentiels du changement climatique.

En particulier, les perspectives en matière d’énergie hydroélectrique peuvent être affectées par la modification des régimes de précipitations et de ruissellement.

Cet article appartient au Dossier spécial sur le déficit énergétique en Afrique.

Références

Source: Agence Internationale de l’Energie