20/08/14

Bientôt un nouveau vaccin contre cinq maladies animales

herds of sheep and goats
Crédit image: Flickr/ Martin Karimi, European Commission DG ECHO

Lecture rapide

  • Ce vaccin 5-en-1 cible des maladies bovines, porcines et caprines
  • Des études pilotes montrent qu’il a un taux d’efficacité de 80 pour cent
  • En raison de son énorme potentiel, les éleveurs sont impatients de l’utiliser, affirme un expert.

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[NAIVASHA, KENYA] En Afrique du Sud, des chercheurs travaillent au développement d’un vaccin susceptible de protéger le bétail contre cinq grandes maladies animales.

La première phase de ce projet de vaccin a été financée pour la période mars 2012 – août 2014 à hauteur de 3,1 millions de dollars canadiens (environ 2,9 millions de dollars EU) par le Fonds canadien de recherche sur la sécurité alimentaire internationale (FCRSAI) à travers le Centre canadien de recherche pour le développement international (CRDI).

Des études pilotes réalisées en conditions de laboratoire contrôlées lors de la première phase montrent que le vaccin 5-en-1 protège les animaux contre la maladie de la peau bosselée, la variole ovine et la variole caprine.

“Pour que nos vaccins soient efficacement utilisés par les nouveaux agriculteurs, il faudrait les former en soins aux animaux et à l’utilisation du vaccin.”

David Wallace, Institut vétérinaire d’Onderstepoort, Afrique du Sud

Les progrès réalisés dans le développement du vaccin ont été annoncés à l’occasion du Symposium « Research to Feed Africa » organisé le mois dernier (du 23 au 27 juin) à Naivasha au Kenya lors duquel une équipe internationale s’est réunie pour évaluer dix projets de recherche sur lesquels elle travaille depuis 2011 avec un financement de 60 millions de dollars canadiens (environ 56,1 millions de dollars EU) du FCRSAI .

Ce vaccin développé par l’Institut vétérinaire d’Onderstepoort (OVI) en Afrique du Sud, un organe du Conseil de la recherche agricole en Afrique du Sud, en partenariat avec l’Université d’Alberta au Canada.

Les chercheurs principaux impliqués dans ce projet assurent qu’ une fois qu’il sera entièrement mis au point, ce nouveau vaccin qui est à l’essai dans la communauté d’éleveurs de la région semi-aride du nord du Kenya, sera à la portée des éleveurs.

Il sera par ailleurs stable à la chaleur et assurera une protection de longue durée tout en nécessitant que l’injection d’une dose unique.

 Selon Pascal Sanginga, spécialiste principal de programme au CRDI, ce vaccin peut être utilisé dans les pays d’Afrique sub-saharienne aux conditions semblables à celles du Kenya.

« Des études montrent que le nouveau vaccin est efficace à 80 pour cent », affirme-t-il à SciDev.Net. « De plus, la vaccination ne requiert qu’une seule dose au lieu des trois ou quatre administrés. Vu sa stabilité à la chaleur, il n’a pas besoin d’être réfrigéré, comme les vaccins utilisés actuellement ».

Les chercheurs annoncent avoir soumis au FCRSAI une proposition d’extension du projet.

La deuxième phase pour laquelle les chercheurs recherchent des financements d’extension cible la fièvre de la vallée du Rift, la peste caprine, également appelée peste des petits ruminants (PPR), maladie contagieuse qui affecte les petits animaux, notamment les chèvres et les moutons.

D’après Sanginga, l’équipe entend également mettre au point un second vaccin pour la protection des porcs contre la peste porcine africaine.

Ce projet utilise une approche intégrée et soucieuse des différences entre les sexes et établissant un lien entre le développement du vaccin, l’éducation , l’économie et les sciences sociales avec un accent sur les agriculteurs, explique Sanginga.

David Wallace, chercheur principal à l’OVI, ajoute : « Pour que nos vaccins soient effectivement utilisés par les nouveaux agriculteurs, il faudrait les former en soins aux animaux et à l’utilisation du vaccin, et nous espérons que la sécurité alimentaire et économique sera renforcée grâce à l’amélioration de la santé animale ».

Hezron Wesonga, chercheur principal à l’Institut de recherches agricoles du Kenya qui en convient estime que « les agriculteurs devraient être impatients de disposer enfin d’un vaccin 5-en-1 ».
Le secteur privé devrait être impliqué dans la prochaine phase du projet, suggère-t-il.

Cet article est une production de la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.