19/08/11

La nouvelle université des sciences du Vietnam ‘marque le début des réformes’

Hanoi : bientôt une université des sciences et de la technologie Crédit image: Flickr/Trent_Strohm

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[HANOI] Une université des sciences et de la technologie en cours de construction au Vietnam aura pour mission de promouvoir un nouveau modèle d’enseignement supérieur dans ce pays, selon la Banque asiatique de Développement (BAsD).

L’université des sciences et de la technologie de Hanoi accueillera 5000 étudiants ; sa construction sera achevée dans cinq ou six ans et coûtera US$ 213 millions. Pour Norman LaRocque, conseiller d’éducation principal à la BAsD, organisme qui a prêté US$ 190 millions pour la construction de l’université, la nouvelle entité encouragera des liens plus solides entre l’enseignement et la recherche, et assurera la promotion des collaborations avec le secteur privé.

La France a fait un don d’environ US$ 140 millions à cette université pour les coûts de développement et d’exploitation au cours des dix prochaines années.

Bien que de taille plus modeste que d’autres universités publiques en Asie, l’université représente "un nouveau modèle en ce sens qu’elle a une structure de gouvernance beaucoup plus autonome et plus rigoureuse que pratiquement toutes les autres universités du Vietnam", explique LaRocque. Les programmes des universités vietnamiennes sont fortement influencés par la planification du gouvernement central, a-t-il poursuivi.

L’université, qui a ouvert ses portes dans des locaux provisoires en octobre dernier et a ouvert les inscriptions aux étudiants, fait partie d’un "processus ascendant de réforme", déclare LaRocque, ajoutant que le système d’enseignement supérieur au Vietnam est "excessivement centralisé et hautement politisé".

Les universités vietnamiennes ne peuvent d’ordinaire pas produire une recherche utile ou opportune pour l’industrie, dit-il, et les professeurs vietnamiens sont en retard sur leurs homologues des pays plus développés du sud-est asiatique en termes de productivité académique. En 2005, en effet, les chercheurs vietnamiens ont produit environ 2,5 articles scientifiques et techniques examinés par les pairs par million d’habitants – soit environ la moitié de ceux produits par les chercheurs en Thaïlande, par exemple.

Phan Hong Son, le directeur exécutif de la Fondation nationale du Vietnam pour le développement des sciences et de la technologie, a reconnu les lacunes du système universitaire vietnamien, notant néanmoins que le pays "fait d’énormes efforts" pour améliorer les normes éducatives.

La nouvelle université "améliorera la qualité de l’enseignement supérieur au Vietnam", dit Son, ajoutant qu’elle contribuera à alléger les pressions croissantes des inscriptions associées à la population vietnamienne majoritairement jeune.

Une nouvelle génération d’étudiants vietnamiens obtient des doctorats à l’étranger et finira par revenir enseigner à l’université, a-t-il affirmé, mais en attendant, des professeurs français dispenseront les enseignements et la formation.

Son s’est réjoui de l’implication de la France, mais a déclaré que la nouvelle université pourrait avoir du mal à recruter suffisamment d’étudiants vietnamiens capables de suivre les cours techniques en anglais et en français.

Son et LaRocque s’accordent pour dire que le plus grand défi que l’université aura a relever consistera à s’assurer du soutien à long terme des autorités vietnamiennes.

"Il est toujours très excitant de couper le ruban, mais ce n’est pas aussi excitant de  s’assurer qu’on dispose de suffisamment de moyens financiers pour fonctionner, réparer les équipements et payer le personnel", a déclaré LaRocque.