17/09/12

Des erreurs de graphie préjudiciables au classement des universités d’Iran

Selon un chercheur, les différentes façons d’orthographier le nom en anglais des universités iraniennes font qu’elles sont mal positionnées dans les classements Crédit image: jiahungli

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[LE CAIRE] Des incohérences dans la traduction et l’orthographe des noms des universités iraniennes dans les revues internationales seraient responsables de leur mauvais rang dans les classements internationaux, selon les résultats d’une étude récente.

Ayant analysé plus de 1600 noms d’universités dans les champs d’affiliation des auteurs des revues de la base de données de citations de l’ISI Web of Science, les chercheurs ont ainsi constaté que plus du tiers sont entachés de fautes d’orthographe et que certains sont orthographiés de plus de cent manières différentes.

Environ la moitié des 84 universités relevant de la tutelle du Ministère de la science, de la recherche et de la technologie dont les noms ont été analysés était orthographiée de plus de dix façons différentes.

Les auteurs de l’étude publiée le 21 juillet dernier dans la revue Scientometrics affirment que ces disparités peuvent faire chuter ces universités dans les classements internationaux, comme le classement de Shanghai qui considère généralement chaque orthographe comme représentant une université à part entière.

 ‘Malgré les énormes efforts consentis par les universités iraniennes dans l’amélioration de leurs positions dans les classements internationaux, il semble que leur rang actuel est de loin inférieur au rang mérité [et ne correspond pas] à leurs véritables réalisations’, concluent-ils.

Les auteurs attribuent les fautes d’orthographe à la négligence des auteurs, à l’absence de spécialistes du persan dans les conseils éditoriaux des revues internationales ainsi qu’à l’absence de normes d’orthographe d’usage dans cette langue.

Pour Mohammed Reza Falahati, l’un des auteurs de l’étude, basé au Centre régional d’information sur la science et la technologie en Iran, ‘les auteurs et les persanophones suivent de nombreuses variations inutiles et, très souvent, ne respectent pas les règles d’orthographe et d’écriture’.

Falahati estime que le problème pourrait être résolu si les auteurs iraniens sollicitaient l’assistance de rédacteurs et de collègues maîtrisant à la fois le persan et l’anglais, ou, a minima, s’ils suivaient l’orthographe utilisée sur le site Internet de leur université.

Il propose également l’élaboration de normes pour la translittération du script persan vers l’anglais, notamment pour la traduction des noms d’universités.

‘Je travaille actuellement sur une codification de ce type’, explique Falahati à SciDev.Net. ‘J’essaie de composer des algorithmes susceptibles de mettre en évidence les variations [de l’orthographe des noms d’universités iraniennes en langue anglaise] et des algorithmes capables d’identifier des variantes d’un même terme et de les considérer comme une seule entité [en anglais] dans le traitement de texte’.

Les auteurs proposent également d’intégrer une liste normalisée des universités iraniennes dans les logiciels de traitement de textes, comme Microsoft Word, ce qui permettrait de vérifier automatiquement l’orthographe.

Pour Tarek Adnan, responsable des activités scientifiques à la Bibliotheca Alexandrina, ces disparités orthographiques seraient spécifiques au persan, et la situation politique constitue l’un des principaux obstacles à l’adaptation du logiciel de traitement de texte au persan.