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Alors que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’ouest est sur le point d’être vaincue, des chercheurs en sciences sociales de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et du Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge (CRCF) de Dakar (Sénégal) ont révélé ce 30 juin 2016 les résultats d’une étude intitulée " Recherches sur Ebola au Sénégal : Analyses en post-crise".
 
"Nous avons travaillé auprès des soignants qui ont été mis sous surveillance communautaire", indique Khoudia Sow, médecin socio-anthropologue au CRCF pour décrire la démarche qui a guidé cette étude.
 
A en croire cette dernière, la surveillance communautaire est une mesure préventive qui s’adresse à toutes les personnes qui ont été en contact direct avec une personne qui a développé la maladie à virus Ebola".
 
"Elle consiste en un isolement en famille, explique-t-elle. C’est-à-dire que vous restez dans votre cellule familiale, évitant de sortir et d’entrer en contact avec la population. Vous faites l’objet d’une surveillance biomédicale, avec une prise de température deux fois par jour, avec aussi la recherche de tout signe pouvant évoquer la maladie à virus Ebola"
 
Pour l’unique cas d’Ebola enregistré au Sénégal, 74 personnes avaient ainsi été mises sous surveillance communautaire, parmi lesquelles 40 soignants.
 
L’enquête de l’équipe de chercheurs a révélé entre autres "une précarité des agents qui sont en première ligne dans le système de santé" ; du fait d’un "développement de l’informel dans le secteur formel de la santé".
 
Car, explique Khoudia Sow, "dans le système de santé structuré où on a des professionnels bien connus à des postes bien déterminés, il y a un certain nombre d’agents qui ne sont officiellement pas reconnus, mais qui ont des fonctions stratégiques à l’entrée du système".
 
Alice Desclaux chercheur en anthropologie à l’IRD, et l’un des auteurs de l’étude, analyse ici l’une des leçons de ces travaux qui mettent en lumière la précarité de cette catégorie de travailleurs de la santé.