06/04/16

La science citoyenne au service de la gestion de l’eau

Boats in the water
Crédit image: Arne Hoel / World Bank

Lecture rapide

  • En Afrique, la taille des zones semi-arides va augmenter de 5 à 8% d'ici à 2080
  • En Afrique du Sud, le miniSASS aide les écoles et le public à protéger les plans d'eau
  • Les écoles utilisent des outils pour explorer et en apprendre davantage sur les ressources en eau et les écosystèmes

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La science citoyenne – un modèle de recherche associant des scientifiques et une participation « citoyenne » d'amateurs volontaires
à des programmes de recherche à l'usage des décideurs politiques – aide les Sud-Africains à gérer l'utilisation et la protection des sources d'eau.
 
L'Afrique du Sud subit depuis quelque temps sa pire sécheresse depuis 23 ans [1], ce qui aggrave la pénurie d'eau dans le pays, dont certaines parties sont semi-arides; par ailleurs, les prédictions liées au changement climatique montrent que l'eau va devenir encore plus rare à l'avenir. [1]

“Cette idée est que si la connaissance des ressources en eau d'un citoyen – et les impacts associés – est améliorée … [cela] leur permet d'interagir avec les autorités et de co-gérer les ressources d'une manière plus significative”

Ntswaki Ditlhale, GroundTruth

 
Selon le quatrième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental des Nations Unies sur le changement climatique, les zones semi-arides d'Afrique, qui se caractérisent par des précipitations faibles et irrégulières, devraient connaître une augmentation en taille de l'ordre de 5 à 8% d'ici à 2080.
 
Pour Bonani Madikizela, directeur de recherche à la Commission sud-africaine de la recherche en ressources aquatiques (WRC), "tous les Sud-Africains peuvent jouer un rôle dans la protection de leurs rssources en eau."
 
Le responsable sud-africain explique que le WRC a mis en place un programme de science citoyenne, initié en 2002, pour permettre aux écoles et au public de participer à la surveillance de la qualité des ressources en eau.
 
Co-financé par un certain nombre de ministères, y compris ceux de la science et de la technologie, des questions environnementales, de l'eau et de l'assainissement, le WRC a pour rôle de soutenir le développement d'outils de mesure de la qualité de l'eau.
 
Le programme, qui se poursuivra jusqu'en 2018, a été financé à hauteur de 2,8 millions de rands sud-africains (environ US $ 180,000), explique Bonani Madikizela.
 
En 1998, l'organisation de consultance en environnement GroundTruth, basée en Afrique du Sud, en collaboration avec la Société de la faune et de l'environnement de l'Afrique du Sud (WESSA), a développé le miniSASS – une version science citoyenne du système de mesure sud-africain (SASS) – pour aider à mesurer la santé d'un fleuve. [2]
 
Le SASS est un inventaire de la vie dans les cours d'eau du pays. Les petits animaux sont un indicateur important de la santé des fleuves, et le miniSASS permet aux citoyens de vérifier si les animaux répertoriés sur la liste sont présents dans l'eau et de rapporter les informations à une base de données nationale, ajoute Bonani Madikizela.
 
Une étude pilote, dont les résultats ont été publiés en 2004 dans la Revue africaine des sciences aquatiques, a constaté que le miniSASS était suffisamment précis pour être utilisé conjointement avec le SASS.

Références

[1] Jakkie Cilliers, Finding solutions to South Africa's water crisis (Institute for Security Studies, March 2016
[2] Mark Graham and others miniSASS — A novel technique for community participation in river health monitoring and management (African Journal of Aquatic Science, 2004)