15/08/12

Les Etats du Golfe doivent adopter ‘une approche plus unifiée de la R&D’

Une stratégie scientifique unifiée peut aider à bâtir des économies du savoir dans la région du Golfe. Crédit image: NASA

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[DOHA] D’après une étude, l’absence de stratégies communes en matière de recherche et développement (R&D) et de procédures claires de financement de la recherche scientifique constitue le principal obstacle au développement scientifique des pays du Golfe.

Cette étude, intitulée ‘Paysage industriel Etats du Conseil de coopération du Golfe’ (CCG) et publiée par l’Organisation des ingénieurs-conseils des industries du Golfe (GOIC) le mois dernier (1er juillet), montre que plusieurs pays de la région sont en passe de devenir des économies du savoir.

Mais elle conclut également que ces pays doivent au préalable apporter des solutions aux principales lacunes de leurs systèmes scientifiques.

L’étude intervient à la veille de la réunion des ministres des affaires étrangères du CCG prévue au mois de septembre à l’occasion de laquelle les Etats membres vont réfléchir à la transformation du CCG en une ‘Union du golfe’ plus soudée – une initiative qui selon de nombreux observateurs, va accélérer l’intégration des diverses stratégies scientifiques nationales.

Laila Diab Shrair, consultante en planification stratégique auprès du GOIC, déclare dans un entretien avec SciDev.Net que cette étude a passé en revue l’état de la recherche scientifique dans les pays du GCC en s’intéressant aux indicateurs de développement, dont les dépenses publiques en matière de R&D et le nombre de brevets produits.

L’étude conclut que le Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) sont en bonne voie pour devenir des économies du savoir à l’horizon 2020. En revanche, le Koweït, Bahreïn et Oman auront besoin de plus de temps et d’efforts pour développer leurs centres de recherche et améliorer l’état de leur recherche scientifique.

Dans le domaine du financement, le Qatar arrive en tête du classement : depuis 2009, il consacre 2,8 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) à la recherche scientifique, faisant même mieux que les pays développés dont l’enveloppe moyenne est de 2,5 pour cent.

« Le Qatar est […] en passe de devenir un pôle international de recherche-développement, puisqu’il attire des chercheurs internationalement reconnus, et contribue à freiner la fuite des cerveaux de la région », affirme Mohammed Al-Suwaidi, responsable de la R&D à la Fondation du Qatar, au reporter de SciDev.Net.

« La coopération avec d’autres chercheurs du monde arabe, surtout dans le Golfe, est un pan important du programme de recherche de la Fondation du Qatar », ajoute Al-Suwaidi.

Pour Diab Shrair, même les pays les plus performants doivent renforcer les collaborations régionales, et relever d’autres défis, comme l’absence d’un lien entre les objectifs de la recherche et le développement économique, si elles veulent devenir des économies vertes.

Le projet d’une Union du Golfe vise à tisser des liens politiques, militaires et économiques plus étroits et assurer la coordination des politiques économiques entre les six Etats du Golfe, à savoir Bahreïn, le Koweït, Oman, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, suivant le modèle de l’Union européenne.

Dans un entretien avec SciDev.Net, Zaki Almustafa, directeur-adjoint du Centre national d’astronomie de la Cité des sciences et technologies Roi Abdulaziz (KACST) à Riyadh estime que « faire passer les Etats du Golfe de l’étape de la coopération à celle d’une Union contribuerait à la promotion de la R&D en sciences ».

Il ajoute que l’Union permettrait aussi de nouer des partenariats stratégiques efficaces entre les centres de recherche nationaux et d’unifier les efforts dans le domaine de la recherche, empêcher la duplication des travaux de recherche et soutenir une stratégie d’élaboration plus efficace des projets conjoints de recherche.