14/10/11

Un régime de micro-assurance se montre bénéfique pour les agriculteurs kenyans

Le régime d'ʹassurance repose sur les téléphones portables et les stations météorologiques solaires Crédit image: Kilimo Salama

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[NAIROBI] Certains des agriculteurs qui ont enregistré de mauvaises récoltes à cause de la sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique pourront produire l’an prochain grâce à un régime de "micro-assurance".

L’entreprise Kilimo Salama, qui signifie "une agriculture sûre" en swahili, a été lancée l’année dernière pour que les agriculteurs kenyans ayant de petites exploitations puissent assurer leurs récoltes, en associant le paiement par téléphone portable et les données recueillies auprès de stations météorologiques automatisées.

Après s’être abonné à l’une des 30 stations météorologiques solaires, chacune d’entre elles couvrant un rayon de 15 à 20 kilomètres, les agriculteurs contractent une assurance lorsqu’ils achètent leurs semences et leurs engrais. Kilimo Salama utilise les données de ces stations pour calculer la gravité des sécheresses ou bien des précipitations excessives. Les agriculteurs éligibles reçoivent ensuite leur dédommagement par le bais de leur téléphone portable.

En mars, elle a versé 3 135 dollars américains (environ 2 370 euros) à plus de 1 200 agriculteurs pour les pertes qu’ils avaient enregistrées à cause du manque d’eau, et, en septembre, plus de 1 400 agriculteurs ont reçu individuellement 9 230 dollars américains (environ 6 980 euros) en raison des sécheresses prolongées qui ont entraîné de mauvaises récoltes.

"Depuis ses débuts, le projet a été une véritable réussite", a déclaré Wairimu Muthike, le coordinateur en chef de ce projet pour les activités sur le terrain.

Il a ajouté que : "le nombre d’agriculteurs qui souhaitent protéger leur récolte en assurant les investissements qu’ils ont fait dans leur ferme, a considérablement augmenté, tout comme le montant qui a été assuré par les agriculteurs intéressés".

Selon M. Wairimu, le signe le plus évident de la réussite de ce projet est le nombre d’agriculteurs ayant de plus grandes exploitations qu’il attire.

Selon Rahab Wambui, l’une des coordonnatrices des activités sur le terrain qui participe également à ce projet, le financement provient entièrement des primes qui sont collectées auprès des agriculteurs et non de sources commerciales ou d’œuvres de charité.

"C’est ce qui permettra la pérennité de ce programme", a-t-elle déclaré.

Au départ, le projet comprenait 9 000 agriculteurs mais, cette année, ce nombre s’élève à 21 341. En 2009-2010, le maïs était ciblé, mais cette année, le projet s’est élargi au blé, aux haricots et au sorgho.

"De nombreux agriculteurs pensent que c’est un moyen efficace d’être sûr, lorsque les effets négatifs de la nature surgissent, de trouver une source de financement alternative qui leur permettra de cultiver à nouveau", a déclaré Silas Waweru, un agriculteur qui a bénéficié d’un dédommagement.

Selon M. Wairimu, des projets qui permettraient de diffuser ce programme dans d’autres pays n’auraient pas encore été dévoilés.

Selon les Nations Unies, la Corne de l’Afrique a connu la plus grande sécheresse des 60 dernières années. Même si elle avait été prévue avec plusieurs mois d’avance, la famine que cette sécheresse a entraîné, a affecté des millions de personnes.

Les éleveurs kenyans devraient connaître bientôt l’aboutissement des demandes qu’ils ont adressées ce mois-ci à un autre régime d’assurance par satellite.

Voir ci-dessous pour regarder une vidéo sur Kilimo Salama :

 

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