19/12/11

Les arbres du Sahel décimés par les changements climatiques

Les arbres disparaissent rapidement dans le Sahel Crédit image: Flickr/Marco Bellucci

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Selon une étude, dans la région du Sahel, des arbres vitaux pour la survie des populations sont décimés à cause d’une longue sécheresse due aux changements climatiques.

Elle établi que depuis les années 1950, un arbre sur six dans cette région a disparu tandis qu’un cinquième des espèces d’arbres ont disparu à cause de la hausse de températures et de la baisse de la pluviométrie liées aux changements climatiques.

Sur certains sites, les températures moyennes ont augmenté de 0,8 degré Celsius et la pluviométrie a chuté de 48 pourcent. Les arbres se déplacent vers le sud en direction des zones plus humides.

Ce déplacement des zones de végétation pourrait avoir de graves effets sur la vie des populations du Sahel, prévient Patrick Gonzalez, spécialiste des changements climatiques à l’Université de Californie, a Berkeley, aux Etats-Unis, et auteur principal de l’étude publiée en ligne la semaine dernière (17 décembre) dans Journal of Arid Environments.

Au Sahel, les gens dépendent des arbres pour la préservation de la fertilité des sols et le bois de chauffage, les piquets de construction des habitations, la nourriture et d’autres choses essentielles pour la vie… et de ce fait, la disparition des arbres a une conséquence directe sur leur survie, explique-t-il à SciDev.Net.

Les chercheurs ont compare les photographies aériennes prises entre 1954 et 1989, les données de terrain recueillies entre 2000 et 2002 sur la taille et le nombre des arbres et les images satellitaires de haute résolution datant de 2002 pour montrer comment la répartition géographique des arbres dans le Sahel a évolué à travers la région. L’analyse statistique de ces données et d’autres facteurs comme la température, la pluviométrie, la population humaine et la fertilité des sols montre que le climat est l’un des facteurs dominant dans ce changement, conclut Gonzalez.

Les agriculteurs de cette région sont déjà contraints de modifier leurs techniques en raison des changements climatiques. Beaucoup ont déjà recours à la régénération naturelle – méthode consistant à sélectionner, élaguer et faire pousser de petits arbres jusqu’à maturité dans leurs champs – pour s’adapter au changement climatique.

Farouk El-Baz, professeur de recherche et directeur du Centre de télédétection de l’Université de Boston, aux Etats-Unis, estime que malgré la crédibilité apparente de ces observations, il a du mal à croire que la hausse des températures peut être a elle seule responsable de la faible fréquence des pluies.

La pluie qui tombe au Sahel ne se forme pas là-bas, elle fait partie du système de la mousson. Ainsi, une hausse locale de la température [n’aurait] aucun effet sur les nuages de pluie, précise-t-il.

El-Baz, qui est célèbre pour ses travaux sur les paysages arides, principalement les déserts, estime que les variations cycliques de la pluviométrie doivent être prises en compte comme l’attestent les précédentes périodes de sécheresse, et explique que les périodes sèches dans le Sahel subissent des variations radicales tous les sept ans environ.

Cette étude a été en partie financée par la NASA (Agence spatiale des Etats-Unis) et le Bureau des études géologiques des Etats-Unis (US Geological Survey).

Lien vers le résumé dans Journal of Arid Environments