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[NAIROBI] Pour la première fois depuis des décennies, la production alimentaire en Afrique sub-saharienne a enregistré une hausse en 2008 : c’est la conclusion d’un nouveau rapport du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Cette augmentation, estimée à 3,5 pour cent, représente ainsi une croissance supérieure à celle de la population qui se situe à deux pour cent. Elle s’explique en partie par une l’utilisation accrue des technologies. Le rapport a été préparé par un forum d’experts de grande renommée sur la production alimentaire, tenu cette semaine (du 12 au 13 octobre) en prélude au Sommet mondial sur la Sécurité alimentaire prévue en novembre prochain.

Parmi les autres facteurs de cette hausse figure l’évolution positive des politiques agricoles nationales et la hausse des prix alimentaires, qui ont eu pour effet de stimuler la croissance, précise le rapport.

La porte-parole de la FAO, Hilary Clarke, a expliqué que "la multiplication des projets de recherche agricole a permis la mise au point de variétés améliorées de cultures, mieux adaptées à des régions spécifiques d’Afrique, et cela a eu un impact direct sur les rendements".

"L’avènement du Nouveau Riz pour l’Afrique (NERICA), une variété résistante à la sécheresse, a ainsi permis une hausse de la production du riz en Afrique de l’Ouest et en Ouganda", ajoute-t-elle.

Daniel M’Reri, expert agricole auprès de la Corporation Sumitomo à Nairobi au Kenya, affirme que les améliorations des méthodes culturales par les petits exploitants ont aussi eu des effets bénéfiques. Ainsi, grâce à l’adoption de nouvelles méthodes d’irrigation, à l’instar de la micro-irrigation, ou goutte à goutte, fortement conservatrice d’eau, les agricultures sont de moins en moins vulnérables à une pluviosité erratique.

M’Reri ajoute que "la recherche sur les cultures résistantes à la sécheresse et les cultures à croissance rapide a permis la mise au point de nouvelles variétés de certaines cultures, comme le sorgho ".

Mais le rapport ne manque pas de souligner les défis qui se posent à l’Afrique dans l’utilisation des progrès scientifiques et technologiquesUne ‘action déterminée’ s’impose donc en matière d’innovation technologique, et il faudra s’atteler au faible transfert des technologies agricoles vers les agriculteurs, source de la modeste utilisation de l’irrigation, des engrais, des pesticides et des semences supérieures.

"Les gouvernements et les bailleurs de fonds doivent davantage financer la recherche agricole", recommande M’Reri.

D’après le rapport, pour s’assurer que cette croissance soit soutenue, voire stimulée sur un continent aux prises avec le déficit alimentaire, l’Afrique devra également mieux exploiter ses terres et ses ressources hydriques.

Il préconise également la pratique d’une agriculture plus intensive, notamment dans la bande de la savane guinéenne. A l’heure actuelle, seulement 10 pour cent des 600 millions d’hectares y sont exploités. Mais une agriculture plus intensive nécessitera des investissements colossaux en infrastructure et en technologie.

Le rapport insiste enfin sur la nécessité d’aider l’Afrique à se prémunir contre les effets des changements climatiques qui risquent de détruire jusqu’à 50 pour cent de la production dans certains pays, fortement dépendants de l’agriculture pluviale.

Lien vers le rapport complet [1.82MB]

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