09/01/09

Des milliards de personnes menacées par des pénuries alimentaires

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D’après une nouvelle étude, le changement climatique risque d’avoir des effets plus dramatiques sur la production agricole mondiale que ceux initialement prévus, exposant près de la moitié de la population de la planète à de graves pénuries alimentaires.

Les récoltes de maïs, de riz et d’autres cultures de base pourraient diminuer de 40 pour cent d’ici la fin du siècle en raison de la hausse des températures pendant les périodes de pousse, d’après une nouvelle étude.

Cette étude, menée par une équipe américaine, devait aider à obtenir une image plus globale  de l’état de l’agriculture dans un contexte de changement climatique que les recherches menées précédemment.

Les chercheurs ont fait une moyenne entre les températures réelles et les projections , calculées pour chaque saison dans les quatre coins du monde, è partir de données provenant de 23 modèles climatiques globaux, qui ont permis de réaliser de la synthèse scientifique du Panel intergouvernemental de 2007 sur le changement climatique.

Dans la revue Science datée de ce jour (9 janvier), il affirment que les températures les plus élevées durant la période de pousse que les régions tropicales et subtropicales ont connues au cours des 100 dernières années seront, d’ici la fin du vingt et unième siècle, les plus basses.

Ils prédisent qu’à chaque augmentation de la température saisonnière d’un degré Celcius, les récoltes des principales céréales diminueront de 2,5 a 16 pour cent. 

L’auteur principal ,David Battisti, professeur de sciences atmosphériques à l’Université de Washington, a déclaré à Scidev.Net : "Aujourd’hui, dans les zones tropicales ou subtropicales, un changement extrême de température  correspondrait en moyenne à une variation d’un demi degré en été".

Mais, en moyenne, la hausse des températures saisonnières pourrait s’élever à trois ou quatre degrés d’ici la fin du siècle. " La pression de [ces] hausses de température sur l’agriculture n’est même pas encore perceptible".

Battisti a déclaré que les contraintes thermiques pourraient faire baisser les rendements des cultures d’environ 30 pour cent dans toutes les régions tropicales et subtropicales.

Les conséquences pourraient être pires, que les prévisions des chercheurs, dans la mesure où, d’après ces prévisions, un grand nombre des régions étudiées s’assècheront, et cette situation viendra s’ajouter aux contraintes thermiques, déclare Battisti. "La population doublera dans les cinquante prochaines années dans les zones tropicales et subtropicales – des régions où la vie est rude. Comment s’y adapter, quand on sait par ailleurs à quel point elles manquent de ressources?"

Battisti et le co-auteur, Roz Naylor, de l’Université américaine de Stanford, préconisent des investissements importants pour développer des cultures tolérantes à la chaleur et aux contraintes hydriques causées par la chaleur, et avec des systèmes d’irrigation qui conviendraient à toutes sortes d’environnements. Les investissements dans les infrastructures,, poursuivent-ils, constituent la première étape clé.

Il nous faut nous inquiéter pour les trente prochaines années, non pour l’an 2100. Si vous voulez vous adapter, vous avez besoin d’ une infrastructure."

Claudia Ringler, chargée de recherche à la Division des technologies environnementales et de production de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, félicite les auteurs de l’étude, notamment pour la sonnette d’alarme qu’ils tirent sur le phénomène de hausse prévues de température en plus de "l’accent couramment mis sur la sécheresse".

Toutefois, elle a ajouté: "La terrible description que fait l’article suppose une absence d’ adaptation. L’adaptation se produira certainement… Une amélioration significative de la production agricole est possible dans les régions retardataires, telles que l’Afrique sub-saharienne, dans l’espace de temps de la projection".

Lien vers l’article complet dans la revue Science

Lien vers le commentaire dans la revue Science