28/08/12

Une campagne pour renforcer la voix des PVD dans le domaine de la recherche

L'objectif de Connect South est de faire participer les chercheurs du Sud à l'élaboration des programmes de développement Crédit image: Flickr/World Fish

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[NEW DELHI] Une nouvelle initiative vient d'être lancée pour mettre fin à la domination des agendas et des pratiques du Nord dans les débats et les politiques de développement, et dans l'espoir d'accroître l'impact de la recherche du Sud.

La campagne 'Connect South' est dirigée par Global Development Network (GDNet), une organisation internationale qui collabore avec des groupes locaaux, régionaux et internationaux pour faciliter la production, par des chercheurs en sciences sociales des pays en développement, de nouvelles connaissances liées au développement.

Pour Shahira Emara, chargée de la gestion des services des connaissances au bureau de GDNet au Caire, la campagne Connect South s'est donné comme ambition de réduire les disparités entre les pays développés et les pays en développement sur le plan des savoirs, en facilitant l'accès de toutes les régions du monde à la recherche de qualité, et en renforçant les capacités des chercheurs du Sud.

Cette campagne exhorte les organisations partenaires à signer une 'Charte des engagements,' et à affirmer comment elles entendent aider les chercheurs du Sud à communiquer sur leurs activités de façon plus efficace.

L'objectif global est de mettre fin à la suprématie des agendas du Nord dans le domaine de la recherche, ce qui selon GDNet empêche la recherche du Sud de jouir de la même visibilité.

Si le nombre croissant de collaborations internationales a rendu les activités de recherche de plus en plus interdépendantes, GDNet estime que les chercheurs du Sud ne peuvent peser aussi fortement ou efficacement sur les décisions concernant leurs pays que leurs homologues du Nord.

Ainsi, selon les conclusions d'une étude réalisée en 2010, la contribution de l'Afrique à la recherche universitaire dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) pour le développement serait 'très faible', représentant seulement entre un et neuf pour cent des publications. [1]

Récemment, SciDev.Net a rendu compte des inquiétudes des analystes politiques asiatiques quant à la marginalisation des voix du Sud dans le débat international sur l'économie verte et le développement durable pendant la période qui a précédé le sommet Rio+20 de juin dernier.

Emara prône ainsi 'le renforcement capacités de recherche du Sud et une hausse des investissements dans ce secteur, y compris les capacités de communication, pour amplifier les voix du Sud'.

'On note une tendance générale de la recherche du Sud à s'intéresser à des études de cas pratiques et aux connaissances appliquées, plutôt qu'aux connaissances empiriques fondées sur des preuves comme le font les institutions de recherche du Nord, qui disposent d'un meilleur accès aux ressources de recherche théorique.'.

Parmi les défis majeurs auxquels les instituts de recherche du Sud sont confrontés figurent les difficultés d'accès à la recherche et aux données liées au développement, l'absence de financements, et des obstacles empêchant la communication des résultats de recherche à leurs pairs et aux publics concernés.

Sécuriser un accès à la recherche de qualité et à des banques de données, souvent financièrement inaccessibles pour les chercheurs du Sud, est donc particulièrement important, notamment puisqu'ils leur faut utiliser le travail des autres et démontrer aux organismes de financement en quoi leurs travaux contribueront au développement des connaissances actuelles.

Cela étant, tout accès se doit d'être accompagné de la 'maîtrise des outils de l'information', notamment la capacité à chercher, à évaluer et à utiliser l'information.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, Mohan Munasinghe, président de l'Institut Munasinghe pour le Développement (MIND) à Colombo au Sri Lanka, affirme '[se] réjouir de l'initiative Connect South parce qu'elle met l'accent sur les problèmes du Sud, cherche à répercuter les opinions d'authentiques voix du Sud, renforce les capacités de cette partie du monde à contribuer aux débats depolitiques internationaux, ce qui permet d'équilibrer les règles du jeu.

Pour plus d'informations sur cette initiative :
 

 

Références

Gitau, S. Platinga, P. and Diga, K. (2010), ‘ICTD Research by Africans: Origins, Interests, and Impact‘ [217kB] in the proceedings of the 4th ICTD conference, December 13-16, London, United Kingdom.