15/06/11

Les chercheurs africains seront bientôt connectés grâce à un réseau à haut débit

Les réseaux Intranet universitaires ont permis de créer de meilleurs liens pour une utilisation commerciale de l'Internet Crédit image: Flickr/terralgan

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[LE CAP] Un projet visant à relier les chercheurs africains par le biais d’un réseau Intranet à haut débit, vient finalement de bénéficier d’un soutien financier considérable de l’Union européenne (UE).

L’UE a accordé 14,75 millions d’euros (environ 21 millions de dollars américains) pour aider à mettre en place l’Intranet régional à haut débit, destiné aux universités et aux instituts de recherche d’Afrique sub-saharienne.

Le projet quadriennal AfricaConnect connectera les Réseaux nationaux de la recherche et de l’enseignement (NREN) d’Afrique et il les reliera à GÉANT, le réseau à très haut débit destiné à la recherche et à l’éducation en Europe.

"Cela signifie que les chercheurs et les étudiants africains pourront accéder plus rapidement et plus facilement aux ressources électroniques nationales, régionales et internationales sur les formations et la recherche", a déclaré Francis Tusubira, Directeur-Général de l’Alliance UbuntuNet, qui associe les réseaux NREN d’Afrique de l’Est et australe.

L’Afrique sub-saharienne est la dernière communauté régionale du monde à développer un Intranet pour la recherche et l’éducation. Ce type de réseau n’utilise pas les mêmes infrastructures que celles de l’Internet à usage commercial ; il constitue généralement un précurseur de l’amélioration de la connectivité à l’Internet dans toute la région. Il n’est pas destiné à un usage public ; seuls les chercheurs et les étudiants peuvent y accéder au sein de leurs institutions.

L’initiative AfricaConnect sera coordonnée par le Delivery of Advanced Network Technology to Europe (DANTE), une organisation à but non lucratif qui agit pour le compte des NREN européens. DANTE travaillera en collaboration avec l’Alliance UbuntuNet ainsi qu’avec le réseau de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dédié à l’éducation et la recherche (WACREN) afin de couvrir les autres régions de l’Afrique sub-saharienne.

Cathrin Stöver, responsable des relations internationales de DANTE, a indiqué qu’AfricaConnect serait développé en deux étapes. La première, qui durera un an, consistera à fournir les équipements et prévoir l’organisation ; la seconde étape durera trois ans et sera axée sur la mise en œuvre et la gestion du système.

"L’engagement de DANTE est de partager nos connaissances et notre expérience pendant la phase de développement, à la suite de laquelle la gestion du système sera confiée aux communautés régionales", a précisé C. Stöver.

DANTE a déjà développé des réseaux similaires avec des partenaires régionaux en Amérique latine, en Asie centrale, en Europe, en Chine, dans la Méditerranée ainsi qu’en Asie Pacifique.

Les réseaux de recherche et d’éducation de ce genre permettent aux scientifiques d’avoir accès à de plus grandes quantités de données sur l’Internet, a déclaré Colin Wright, de l’Institut Meraka rattaché au South Africa’s Council for Scientific and Industrial Research.

"En Afrique du Sud, par exemple, le Hartebeesthoek Radio Astronomy Observatory utilise très efficacement l’Intranet pour brasser d’énormes quantités de données".

Selon C.Wright, ce qui risque d’être le plus coûteux pour le nouvel Intranet d’Afrique sub-saharienne sera probablement de poser des câbles pour connecter les destinations les plus reculées.

Environ 80 pour cent des financements seront apportés par la Direction générale du développement et coopération – EuropeAid de la Commission européenne, le reste sera financé les partenaires africains du projet.

Ces partenaires incluent l’Association des Universités Africaines, les NREN qui existent déjà en Afrique (en République démocratique du Congo, en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, au Rwanda, en Somalie, au Soudan, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie) ainsi que plusieurs NREN européens (en Allemagne, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, au Portugal et au Royaume-Uni).

Le contrat a été signé le mois dernier (11 mai) au Botswana.