30/03/12

Lancement d’une clinique de recherche phytosanitaire au Burkina Faso

Crédit image: Flickr/CGIAR

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[ABIDJAN] L’Institut de développement rural du Burkina Faso (Institute of Rural Development, IRD) a mis en place une clinique ayant pour mission d’améliorer l’utilisation des produits phytosanitaires, tels que les insecticides et les pesticides, pour réduire leur impact sur l’agriculture et l’environnement et améliorer la sécurité alimentaire.

Le lancement officiel de cette clinique a eu lieu au début du mois (le 7 mars) à Bobo-Dioulasso, lors d’une réunion qui rassemblait des représentants du ministère de l’Agriculture et des experts de ce domaine, ainsi que des représentants de l’hydraulique, de l’environnement et du développement durable. Des responsables du ministère de l’Education et du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation étaient également présents.

La clinique a été financée sur cinq ans, pour un coût total de 536 000 dollars (265 millions de francs CFA).

Elle a été missionnée pour étudier l’utilisation des insecticides et y apporter des améliorations, comme le développement des insecticides naturels et l’amélioration des fongicides, qui tuent ou limitent le développement des champignons parasites qui attaquent les cultures.

Irene Sonda, directeur général de l’IRD, a laissé entendre que la clinique offrirait également des opportunités de travail en réseau entre les chercheurs et les bénéficiaires potentiels, pour mieux partager les expériences tirées de la recherche-développement, et permettre un diagnostic plus efficace des bio-agresseurs.

"Et [elle] cherchera et identifiera des opportunités de collaboration avec d’autres initiatives phytosanitaires", a-t-il indiqué à SciDev.Net.

La coordinatrice du projet, Anne Legrève, a précisé que la clinique jouerait un rôle "d’interface" entre les pratiques sur le terrain et la recherche en laboratoire.

"Cela signifie que les chercheurs ne seront pas obligés d’aller sur le terrain pour découvrir les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs", a-t-elle expliqué.

Legrève a ajouté que cette clinique était une première en Afrique de l’Ouest, et qu’elle apporterait un appui précieux "à la recherche dans le domaine de l’éducation et de la formation … et dans celui du transfert de technologie lié aux activités agricoles".

Le président de l’Université polytechnique de Bobo Dioulasso (UPB), Georges Ouédraogo a lui aussi salué création de la clinique, se félicitant de son rôle futur « d’interlocuteur permanent » indispensable entre les agriculteurs et les chercheurs.

Ouédraogo a affirmé que de nombreux producteurs éprouvaient des difficultés à accéder à des produits chimiques dépourvus de risques, ce qui les amenait à utiliser des « produits phytosanitaires non appropriés pour traiter des produits maraîchers, faire mûrir les fruits, et préserver les céréales ».

Il a noté que le Burkina Faso dépensait actuellement plus de 111 millions de dollars chaque année pour l’importation de produits chimiques agricoles, une somme dont le tiers environ est consacré aux produits phytosanitaires, et que la clinique examinerait également ces questions en vue d’améliorer ledit accès.

Tout en mettant l’accent sur le rapprochement entre chercheurs et producteurs, la clinique assurera également la formationdes travailleurs agricoles à l’utilisation sans risque des produits phytosanitaires, de manière à éviter de polluer l’environnement.