28/10/11

L’Afrique doit consacrer ‘beaucoup plus’ de moyens aux maladies non transmissibles

Il faut de meilleures infrastructures scientifiques pour maintenir les chercheurs en santé sur le continent africain Crédit image: Flickr/US Army Africa

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Les spécialistes africains de la santé ont besoin de plus de financements et de soutien pour surmonter les difficultés afin de s’attaquer à une situation sanitaire en mutation sur le continent – ce sont les conclusions d’une grande conférence internationale sur la santé tenue cette semaine (du 23 au 26 octobre).

L’incidence des maladies infectieuses, comme la tuberculose , le paludisme  et le VIH/SIDA, devrait baisser tandis que celle des maladies non transmissibles, y compris les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète, va augmenter en Afrique au cous des prochaines décennies, a-t-on appris lors du Sommet mondial pour la santé à Berlin en Allemagne,.

Pour Olive Shisana, directrice générale du Conseil sud-africain de recherche sur les sciences humaines, "les investissements africains dans les infrastructures sont insuffisantes, surtout à un moment où notre continent connaît une transition épidémiologique".

Il est possible de prévenir plusieurs de ces maladies par le recours à la recherche scientifique et aux technologies de la santé, poursuit Shisana, qui précise que cette "transition épidémiologique est une opportunité de renforcement des capacités et de collaboration pour lutter ensemble contre ces maladies pour le bien de l’humanité".

"Mais pour disposer d’une masse critique de scientifiques, nous devons essentiellement dépenser plus… pour la science et la technologie. Sans quoi, je ne pense pas que nous pourrons collaborer et produire du savoir", a-t-elle expliqué dans son discours d’ouverture prononcé lundi (24 octobre) à l’occasion du sommet.

Pour que les chercheurs africains produisent ce savoir et appliquent les nouvelles technologies, il faut au préalable surmonter un certain nombre d’obstacles.

Elle a insisté sur la nécessité de former une main-d’œuvre scientifique compétente en Afrique et bâtir de solides infrastructures, sans lesquelles les scientifiques les plus chevronnés du continent émigreraient vers d’autres pays.

"L’inquiétude de plusieurs pays [en développement] découle du fait que…ils ne disposent pas suffisamment de ressources pour contribuer assez et faire la différence", a-t-elle ajouté.

Elle a également proposé aux partenaires internationaux de coopérer avec les scientifiques africains pour l’élaboration du programme et des priorités de la recherche, partager les ressources de la recherche et cesser d’allouer les subventions en se fondant sur l’idée reçue selon laquelle les scientifiques du monde en développement ne peuvent pas se rassembler à cause de l’insuffisance des infrastructures.

Shisana a cité quelques succès de l’implication de chercheurs africains dans des collaborations internationales. Il s’agit entre autres de l’étude qui a prouvé que la circoncision masculine peut réduire le risque d’infection au VIH et qui est à l’origine de la mise en œuvre de cette pratique sur tout le continent africain et d’une autre étude sur l’efficacité d’un gel microbicide antiviral.

Elle a également lancé un appel afin que les revues publient plus d’articles de scientifiques non anglophones et que les chercheurs publient dans des revues en accès libre .

Le sommet mondial pour la santé est une conférence annuelle de l’Alliance M8 des centres et facultés de médecine, des académies nationales, une collaboration internationale regroupant des institutions académiques dont l’objectif est d’améliorer la santé mondiale à travers l’élaboration de solutions fondées sur la science, en concertation avec les décideurs politiques et économiques. C’est une conférence de haut niveau réunissant les responsables venant des mondes universitaire, politique, industriel et de la société civile pour réfléchir aux défis majeurs de la recherche médicale, la santé mondiale et de prestation des soins de santé.