17/02/11

Nigeria: Le comité “Science” du parlement déplore les coupes budgétaires

Selon les scientifiques nigérians, le développement passe par des investissements dans la recherche Crédit image: Flickr/Jeremy_Weate

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[ABUJA] Le président de la commission scientifique parlementaire au Nigéria a exprimé sa consternation face à la réduction drastique prévue dans le budget consacré aux infrastructures scientifiques du pays.

Les coupes ont été mises en évidence la semaine dernière (9 février) lors d'une audition par la Chambre des représentants de la Commission de la science et de la technologie.

Le gouvernement va réduire considérablement le budget, qui finance les bâtiments et les équipements, mais pas les salaires, de US$ 350 millions (53 milliards de nairas) en 2010 à US$ 33 millions en 2011. 

Le budget a été présenté à l'Assemblée nationale en décembre. La semaine dernière, dans le cadre des audiences relatives au budget, le comité a entendu les arguments présentés par des responsables du ministère fédéral de la science et de la technologie.

Ishaq Akinlade, le président de la commission, a ainsi déclaré qu’il"était regrettable que le gouvernement n'ait pas accordé au développement de la science et de la technologie l'attention qu'il mérite.

"Il a fallu batailler sérieusement à l’Assemblée nationale en 2010 pour obtenir une augmentation de l'enveloppe du budget d’investissements du secteur scientifique. Il est déplorable qu’au lieu de construire sur ces bases cette année, le bras exécutif du gouvernement ait choisi de le réduire.

"Pour qu’un pays avance, la science et la technologie doivent être prises au sérieux. L’allocation de 20 pour cent de l'ensemble du budget du pays à la science et la technologie n'est pas excessive".

Selon un haut fonctionnaire du ministère de la science, s’exprimant sous couvert de l'anonymat, cette situation était "pathétique" et les fonctionnaires du ministère jugeaient les perspectives pour la science "nulles".

"Nous n'avons aucune explication justifiant la réduction, mais tout semble indiquer qu’il s'agit d'une tentative délibérée visant à saper la contribution du secteur de la science et la technologie à l'économie du pays", a-t-il dit, ajoutant qu'il était difficile de rivaliser avec de puissants lobbies comme le secteur de la défense.

Pour Oye-Ibidapo Obe, président de l'Académie des sciences du Nigeria, "de considérables financements publics sont nécessaires pour permettre au ministère à la science et de la technologie, et aux 20 instituts de recherche sous sa tutelle, de remplir leur mandat, et de contribuer à la réalisation de la Vision de 2020 du pays".

Ce projet vise à transformer le pays en une économie majeure d’ici la fin de la décennie.

Il a exhorté le ministère à définir clairement ses programmes et activités pour l'exercice 2011 dans le but de ressortir l'impact potentiel des réductions sur le développement national.

"Il n’est pas suffisant d’affirmer que l’enveloppe allouée au secteur est en baisse. Il faudrait clairement préciser ce qui doit être fait, comment, quand, et combien cela coûtera," a-t-il dit.

L'élection présidentielle au Nigeria est prévue le 9 avril.