25/11/11

La communauté scientifique appelle à l’élaboration d’un code de conduite universel

La déclaration soulève également des questions comme le renforcement des capacités scientifiques Crédit image: Flickr/IITA Image Library

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[BUDAPEST] Les représentants de plusieurs grandes organisations de recherche s’associent à un appel en faveur de l’élaboration d’un code de conduite universel sur les droits, la liberté et les responsabilités des travailleurs scientifiques, et demandent que ce code soit reconnu par les pays et intégré dans leurs législations internes.

Cet appel est contenu dans une déclaration adoptée le week-end dernier (19 novembre) par les délégués du Forum mondial de la science, une conférence internationale réunissant des scientifiques et des parlementaires, qui s’est tenue en Hongrie la semaine passée (du 17 au 19 novembre).

La déclaration comporte également des propositions sur différents sujets, du renforcement des capacités scientifiques aux inégalités face à l’accès aux connaissances scientifiques.

Selon la déclaration, l’élaboration d’un code de conduite permettrait d’éviter les dégâts « dus à l’ignorance ou à la mauvaise appréciation des conséquences des nouvelles découvertes et aux applications des résultats scientifiques ».

« La préservation de la primauté des questions morales et sociales sur les intérêts économiques à court terme dans la sélection et la mise en œuvre des projets de recherche industriels relève de la responsabilité des personnes chargées de promouvoir la science et les scientifiques».

Cette position, exprimée en des termes forts, intervient après la modification par le Conseil international pour la science (ICSU) de sa position sur la liberté scientifique pour y ajouter les responsabilités des scientifiques à la défense de leurs libertés.

Selon Sir Brian Heap, membre du comité directeur et président du Conseil consultatif des Académies européennes des sciences, il s’agit de l’un des points saillants de la déclaration,.

« Il n’y a jamais eu le moindre doute sur le fait que la science, la technologie et l’innovation sont les fondements du développement économique. Mais, ils ne sont pas la solution à tous les problèmes, surtout au regard des nouvelles inquiétudes au sujet de la primauté des questions morales et sociales sur les avantages à court terme ».

Mais pour Carthage Smith, directeur exécutif adjoint de l’ICSU, l’une des organisations partenaires du Forum, « il est vrai que la science est universelle et qu’un petit ensemble de normes régissant sa pratique peut être défini ou codifié (exactitude, intégrité, ouverture, honnêteté, impartialité, respect), mais il est peu probable qu’un code de conduite détaillé et universel soit utile.

Il faut élaborer des codes détaillés localement, en s’appuyant sur ces normes et en les transformant en bonnes pratiques et en concertation avec les domaines concernés de la communauté scientifique ».

La déclaration reconnaît que le monde de la science est désormais ‘multipolaire’, et les économies émergentes deviennent les « acteurs clés de la recherche et développement de pointe ». En plus de la déontologie, la déclaration émet des avis sur quatre autres domaines.

Toutefois, certaines de ces déclarations n’ont rien de nouveau et sont identiques à celle de 1999, prononcée à l’occasion de la Conférence mondiale sur la science pour le 21ème siècle, qui est à l’origine de la mise en place des forums bisannuels sur la science, et même des conclusions des précédents forums.

Il s’agit notamment de « l’urgente nécessité de réduire le fossé entre pays en développement et pays développés, en renforçant les capacités scientifiques et infrastructurelles des pays en développement » et la nécessité d’intensifier la collaboration, la parité entre les sexes, l’importance de la prise en compte de la science dans la prise des décisions politiques et réglementaires, voire l’appel à l’élaboration d’un code de déontologie pour les scientifiques.

Mais les effets des recommandations après la conférence de 1999 sont discutables.

Pour Smith, il est vrai que les nouvelles recommandations n’auraient rien de nouveau, mais elles sont le reflet d’un consensus croissant autour du fait que ‘le statu quo’ dans le domaine de la science ne peut plus durer eu égard aux défis environnementaux auxquels le monde fait face.

Le prochain Forum mondial sur la science se tiendra au Brésil en 2013.

Lien vers l’intégralité de la déclaration

Lien vers le blog de SciDev.Net à l’occasion du Forum mondial sur la science

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