16/05/14

Un projet combine les connaissances locales et d’experts pour prédire le temps

Tree nursery group
Crédit image: Flickr/P.Kimeli, CCAFS

Lecture rapide

  • Le projet, d’une durée de dix-huit mois, est mis en œuvre dans trois divisions administratives de la Tanzanie
  • Les populations locales et les météorologues prédisent le temps et se retrouvent plus tard pour discuter des résultats
  • Le projet pourrait accroître l'assimilation des informations météorologiques par les populations locales, disent les experts

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[NAIROBI] La combinaison de la météorologie et des méthodes traditionnelles de prévision météorologique pourrait faire augmenter l'assimilation des informations météorologiques par les communautés locales dans les zones rurales de la Tanzanie, disent des experts.
 

Des scientifiques du Service météorologique de Tanzanie (TMA), Hakikazi Catalyst – une organisation à but non lucratif en Tanzanie qui fournit des informations à la population – et l'Institut international pour l'Environnement et le développement (IIED) qui est basé au Royaume-Uni, indiquent que cette prédiction en collaboration pourrait améliorer l'accès des personnes aux informations sur le climat.

Les résultats ont découlé d'un examen effectué entre septembre 2013 et février 2014 dans le cadre d'une enquête permanente qui prendra fin en décembre 2014 et qui a été mis à la disposition de SciDev.Net le 27 mars.

“C'est le début d'un projet à long terme. Le but ultime est la production d'une prévision unifiée. La prévision en collaboration fait augmenter l'assimilation”

Tobias Mitchell, Institut international pour l'environnement et le développement (IIED)

Tobias Mitchell, un consultant qui travaille avec le groupe sur les changements climatiques de l'IIED, laisse entendre qu'il y a eu échange d'informations entre les éleveurs et les météorologues dans les subdivisions administratives de Longido, Monduli et Ngorongoro, les deux parties faisant leurs prévisions.

"C'est le début d'un projet à long terme. Le but ultime est la production d'une prévision unifiée. La prévision en collaboration fait augmenter l'assimilation", explique Tobias Mitchell. "En consultant les communautés pastorales, elles se sentent incluses dans le processus de prise de décisions et sont plus susceptibles de faire usage de tout produit obtenu".

Isaac Yonah, un agent principal du TMA qui coordonne les réunions communautaires où la prédiction en collaboration se fait, déclare à SciDev.Net: "La raison d'être de l'entreprise était d'identifier des méthodes rentables pour améliorer la collecte, la diffusion et l'utilisation des informations sur le climat, y compris les prévisions des connaissances modernes et indigènes pour la planification".

Isaac Yonah ajoute que les réunions du projet d'une durée de dix-huit mois ont commencé en septembre 2013. Le projet est financé par le ministère britannique du développement international.

Isaac Yonah note que l'absence d'un modèle solide pour saisir les prévisions météorologiques ne permet pas au TMA de donner aux agriculteurs des informations souhaitables issues des prévisions météorologiques régulières.
 
Le projet s’appuiera donc sur l'expansion du réseau existant d'observations météorologiques et climatiques pour renforcer les informations dans les trois districts agricoles en vue de mieux comprendre les tendances et les informations sur les changements climatiques pertinentes pour accroître la production alimentaire, ajoute Isaac Yonah.

Dans le village de Sakala dans la subdivision administrative de Ngorongoro, les méthodes traditionnelles de prévision des agriculteurs comprennent la surveillance de la température et l'observation de la couleur du ciel, explique encore Isaac Yonah. Des températures élevées pendant la journée indiquent qu’il va bientôt pleuvoir, des rayures noires et blanches — comme celle de la couleur du zèbre — dans le ciel indiquent qu'il va pleuvoir et la couleur bleue signifie qu'il y aura des pluies tard dans la saison.

Selon Isaac Yonah, ces prévisions locales dans la plupart des cas concordent avec la prédiction du TMA. Faith Bayi, le vice-président d'un groupe de villages, affirme que le projet permettra d'atteindre des régions négligées de la Tanzanie, telles que les terres arides de la partie nord.

Samuel Mwang, un météorologue principal du Département météorologique du Kenya est du même avis, quand il affirme que le projet pourrait améliorer l’assimilation des informations météorologiques par les communautés rurales.

"Les informations sur les prévisions météo seraient considérées comme provenant de sources crédibles et dignes de confiance", explique Samuel Mwangi. "Ces méthodes ont été testées à travers le temps et ont évolué avec les communautés et sont donc considérées comme authentiques".

Cependant, Samuel Mwangi ajoute que les défis tourneraient autour de l’exactitude des indicateurs traditionnels utilisés dans l'élaboration des prévisions et la question de savoir si le processus aura une base scientifique. 

Cet article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.