22/07/09

Un fonds pour l’adaptation aux changements climatiques en Afrique

L'adaptation des agriculteurs africains aux changements climatiques par l'échange d'informations Crédit image: Flickr/jon gos

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[NAIROBI] Les communautés africaines les plus marginalisées pourront désormais échanger leurs expériences en matière d'adaptation aux changements climatiques grâce à un nouveau fonds dont le but est de promouvoir le partage des connaissances sur le continent.

AdaptAfrica, un réseau mis en place au mois de mai pour faciliter le flux d'informations entre les différentes parties prenantes, a lancé le mois dernier (16 juin) un Fonds d'Innovation pour l’Echange des Connaissances. Le Fonds pourra débourser jusqu'à US$ 10.000 dollars pour des projets explorant de nouvelles stratégies d'échange des connaissances, comme les représentations théâtrales ou les émissions radiophoniques.

Le réseau, financé par le Département pour le Développement international du Royaume-Uni et du Centre canadien de recherche pour le développement international, est le fruit d’un partenariat entre l'Institut des Etudes sur le Développement (Institute for Development Studies) basé en Grande Bretagne et trois organismes africains de recherche : Environnement et Développement du Tiers Monde, le Forum pour la Recherche agricole en Afrique (FARA), et le Centre de Prévisions et d'Applications climatiques de l'IGAD.

‘Nous espérons qu'avec AfricaAdapt les communautés africaines les plus vulnérables aux effets des changements climatiques vont pouvoir s'inspirer des informations échangées à travers le réseau – qu'il s'agisse de la recherche scientifique ou de connaissances autochtones – et s'en servir pour faire front ou accroître leur résistance aux effets des changements climatiques,’  déclare Jacqueline Nnam, chargée de l'échange des connaissances auprès de FARA.

Blane Harvey, chargé de l'échange de connaissances à AfricaAdapt et basé en Grande Bretagne, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que AfricaAdapt dispose d'un portail Internet fonctionnel en anglais et en français contenant une mine d'informations sur les projets d'adaptation. Or, les communautés africaines les plus isolées ont des difficultés à accéder à ce portail, soit en raison du manque d'accès à Internet, soit parce qu'elles parlent des langues autres que le français et l’anglais.

L'objectif de ce portail Internet n'est pas d'être un point central permettant l'accès des communautés locales aux informations, précise-t-il, mais plutôt de servir d’archives auxquelles la communauté des chercheurs et les décideurs politiques pourront accéder.

Le Fonds d’Innovation pour l’Echange des Connaissances, en revanche, servira au développement de ressources qui ne dépendent pas d’Internet et destinées aux communautés locales. Ces informations seront également disponibles à travers le portail.

Pour Abebe Tadege de l'ICPAC, AfricaAdapt est le premier réseau panafricain ayant le potentiel de surmonter les clivages linguistiques et géographiques. ‘Nous allons collaborer avec les radios communautaires et rechercher des opportunités de coopération avec les journalistes sur tout la région’.

La première vague de propositions peuvent être envoyées au Fonds jusqu'au 1er août.

Musonda Mumba, chef de projet de l'Unité d'Adaptation aux Changements climatiques en Afrique du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) se réjouit de l'avènement de AfricaAdapt et se félicite de sa vision locale.

Mais elle relève qu'il n'existe toujours pas de "guichet unique" pour les informations relatives à l'adaptation aux changements climatiques et que ces informations sont éparpillées sur plusieurs réseaux. Pour éviter tout double emploi, elle voudrait voir créé un portail pour renseigner les parties prenantes sur le type d'informations disponibles et contribuer à leur vulgarisation.

Mumba espère ainsi que le Réseau d'Adaptation aux Changements du Climat mondial du PNUE, dont le lancement formel aura lieu à Copenhague en décembre prochain, viendra combler ce vide.