16/07/12

Les populations rurales obligées de s’adapter aux changements climatiques

La sensibilisation des villageois aux changements climatiques et les mesures d'adaptation sont essentiels, d'après les conclusions d'un atelier de réflexion Crédit image: Flickr/Nestle

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[ABIDJAN] Des chercheurs en Côte d’Ivoire ont appelé à sensibiliser les villageois de la région sur les effets négatifs des changements climatiques et les encourager à s’adapter.

Ces appels ont été lancés lors d’un atelier de réflexion qui s’est tenu à l’Unité régionale d’enseignement supérieur de Korhogo, dans le nord du pays, au début de cette année (18 mai), au cours duquel des chercheurs ont présenté des travaux récents sur les impacts des changements climatiques dans la région.

"Des données portant sur les années 1970-2000 montrent que les précipitations au cours de cette période ont diminué d’environ 12 pour cent au nord de la Côte d’Ivoire", a déclaré à SciDev.Net Bama Koné, le coordonnateur de ce travail de recherche. Il a ajouté que les températures annuelles avaient augmenté de presque un degré Celsius au cours de la même période.

Koné a suggéré que la saison des pluies avait diminué, tandis que la saison sèche s’était rallongée.

"Les conditions climatiques dans la région sont devenues plus rudes sur un laps de temps plus long.  La végétation a été abîmée, de nombreuses espèces sont menacées et un grand nombre de rivières et ruisseaux se sont asséchés", a-t-il déclaré.

Plus des deux tiers des agriculteurs ont connu une baisse de la productivité des cultures – en particulier des cultures très prisées telles que le sorgho, l’igname et le mil – tandis que 60 pour cent ont vu leurs exploitations agricoles inondées pendant la saison des pluies.

Les pratiques traditionnelles ont également été affectées. A titre d’exemple, les tradi-praticiens ont été affectés par la raréfaction des plantes médicinales.

D’après l’adjoint au maire de Korhogo, Salimou Coulibaly, les villageois cultivent le coton, le maïs et le riz suivant le mois lunaire. Lorsque les pluies font défaut, ils vénèrent les fétiches et prient dans les mosquées, mais ignorent les effets négatifs des changements climatiques, a-t-il déclaré.

Sidiki Cissé, le directeur général de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), est véritablement préoccupé. "Le désespoir des agriculteurs est évident. De nombreux agriculteurs se sentent impuissants face à l’instabilité [croissante] des saisons".

Marc Kouame, un agriculteur (du nord de la Côte d’Ivoire) qui cultive le gombo, l’arachide et le manioc, a déclaré: "En raison des changements de saisons, j’ai perdu l’an dernier la moitié de mes arachides que  je n’avais pas plantés au bon moment".

Coulibaly a déclaré qu’il espérait que les résultats de l’étude seraient diffusés aux villageois pour les encourager à modifier leurs mauvaises habitudes et s’adapter aux changements climatiques.

Les changements de pratique recommandés par les chercheurs visent à réduire  et à réglementer la production du charbon de bois, à sensibiliser les populations à la nécessité de protéger les forêts, les encourager à reboiser les forêts et à creuser des puits d’eau potable conformément aux normes d’assainissement et d’hygiène.