06/12/16

Des données climatiques fiables pour les décideurs africains

Weather station
Crédit image: The Smart Irrigator

Lecture rapide

  • Des chercheurs ont créé des fiches d'information sur le changement climatique à l'intention des décideurs africains
  • Les fiches se concentrent sur les régions et les pays africains tels que le Malawi et la Zambie
  • Selon un expert, des données fiables sur les changements climatiques pourraient aider l'agriculture en Afrique

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[NAIROBI] Un nouveau rapport pourrait aider les décideurs à obtenir des informations scientifiques fiables sur le changement climatique, à des fins de planification.
 
Il est généralement admis que le changement climatique en Afrique est peu étudié et mal compris, mais le document de Future Climate for Africa (FCFA) pourrait aider à pallier cette déficience.
 
Il contient en effet de nouvelles informations susceptibles d’être utilisées dans la prise de décision, ce qui pourrait énormément profiter à des millions d'Africains touchés par le changement climatique.
 
Julio Araujo, chercheur du FCFA basé en Afrique du Sud, affirme que la littérature scientifique sur le changement climatique en Afrique est très faible.
 

“Travailler avec les décideurs pour produire des informations appropriées et utilisables conduira à des changements positifs dans les politiques et les investissements.”

Julio Araujo
Future Climate for Africa

Le FCFA, un programme d’une valeur de 20 millions de livres sterling (près de 16 milliards de Francs CFA) financé par le ministère britannique pour le développement international et le Conseil des ressources naturelles du Royaume-Uni, a débuté en 2014 et des groupes de chercheurs sont à pied d'œuvre pour créer des données sur le changement climatique en Afrique.
 
Dans une déclaration publiée le mois dernier, à l’occasion de la publication du rapport, le FCFA estime que "la modélisation climatique montre que l'Afrique de l'Est devrait se réchauffer dans les cinq à 40 prochaines années, bien que les changements dans les précipitations soient beaucoup moins sûrs", ajoutant que de telles inondations et sécheresses pourraient augmenter à l'avenir.
 
Cependant, le manque de données scientifiques rend la région sérieusement sous-étudiée.
 
Selon le rapport, les économies d'Afrique australe sont exposées aux intempéries et vulnérabilités climatiques et des secteurs tels que l'agriculture, l'énergie et la gestion de l'eau sont les plus touchés.
 
Les ressources essentielles sont donc exposées à de grands risques, mais la plupart des ministères dépendent toujours d'une planification couvrant une période de trois à cinq ans, ignorant que les projections climatiques reposent sur des délais plus longs, couvrant plusieurs décennies.
 

Le rapport explique que les données passées appliquées par les ministères pourraient être inexactes, en raison d'hypothèses erronées, notant que le changement climatique pourrait avoir un impact négatif sur les économies africaines, surtout si la question n'est pas prise au sérieux.
  
Le document comprend 15 fiches couvrant des régions spécifiques, dont l'Afrique de l'Est, l'Afrique australe, l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest et six pays – le Malawi, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie.
 
"Pour influencer efficacement les politiques pertinentes dans un pays ou une région, vous devrez vous engager avec les décideurs concernés à cette échelle", a déclaré Julio Araujo à SciDev.Net.
 
"Travailler avec les décideurs pour produire des informations appropriées utilisables conduira à des changements positifs dans les politiques et les investissements, ce qui profitera aux petits agriculteurs qui sont touchés par le changement climatique".
 
Daniel Olago, géo scientifique de l'environnement à l'Institut pour le changement climatique et l'adaptation, à l'Université de Nairobi, au Kenya, attribue les faibles recherches sur le changement climatique en Afrique aux défis tels que le grand espacement des stations météorologiques et les données manquantes, ainsi qu'un système climatique "chaotique".
 
Selon Daniel Olago, il est nécessaire de disposer d'informations scientifiques fiables sur le climat changeant du continent, car des secteurs tels que l'agriculture et le bétail pastoral dépendent en grande partie des précipitations et soutiennent les moyens de subsistance de nombreuses personnes.
 
"L'évolution du climat… entraîne des changements dans le calendrier, la distribution, l'intensité et les quantités de précipitations pendant les saisons invoquées pour la plantation ou la reconstitution naturelle des pâturages", a-t-il déclaré à SciDev.Net.
 
Cela a entraîné d'importantes pertes de récoltes et de bétail, une productivité faible et variable, avec des effets négatifs concomitants sur les moyens de subsistance et le bien-être des populations, ajoute-t-il.

Références