14/09/15

Djibouti : Réduire de 40% les gaz à effet de serre d’ici 2030

Climate change
Crédit image: FLICKR / PNUD Haiti

Lecture rapide

  • Le pays qui émet déjà très peu de GES mise sur l’énergie renouvelable
  • De nombreux projets dans ce sens sont en cours de réalisation
  • Un plan d’adaptation convient mieux à l’Afrique qui émet très peu de GES

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[DJIBOUTI] Le 14 août dernier, Djibouti a soumis à la Conférence cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sa Contribution prévue déterminée au niveau national (CPDN).
 
A travers ce plan, le pays s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40% d’ici 2030 ; soit près de 2 Mt CO2E (millions de tonnes équivalent CO2).
 
Pour cela, le pays mise sur le développement des énergies renouvelables.
 
On cite par exemple l’interconnexion hydroélectrique avec l’Ethiopie, plusieurs projets éoliens et solaires, mais aussi une exploitation optimale de la géothermie dont le pays dispose d’un grand potentiel, etc.
 
"Tous ces projets demandent beaucoup de financements que le pays ne peut pas supporter seul. Il est important qu’à la suite de la conférence de Paris, les pays développés qui ont une responsabilité historique dans l’émission des GES contribuent pour leur réduction dans les pays en développement", affirme Omar Dini Abdallah, secrétaire général du ministère de l’Habitat, de l’urbanisme, de l’environnement et de l’aménagement.
 
"Djibouti émet très peu de gaz à effet de serre ; puisque toute l’Afrique en totalise moins de 4% de la production mondiale", affirme cette même source.
 

“Même si on réduisait à zéro les émissions de GES de Djibouti, cela ne changerait pas le volume au niveau mondial. Les pays développés peuvent parler d’atténuation, mais je pense que l’adaptation est prioritaire pour l’Afrique ; car nous sommes des pays qui ne contribuent pas au changement climatique, mais qui sont vulnérables à ses effets.”

Omar Dini Abdallah
Ministère djiboutien de l'Environnement

C’est le lieu de relever que ce pays, qui projette de ne consommer que de l’énergie verte d’ici 2020 a été, en mai 2015, le premier pays d’Afrique de l’est, à faire évaluer ses énergies vertes par l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA).
 
"Beaucoup de pays développés insistent sur l’atténuation concernant le changement climatique, mais la priorité pour nous c’est l’adaptation plus que l’atténuation. Même si on réduisait à zéro les émissions de GES de Djibouti, cela ne changerait pas le volume au niveau mondial. Les pays développés peuvent parler d’atténuation, mais je pense que l’adaptation est prioritaire pour l’Afrique ; car nous sommes des pays qui ne contribuent pas au changement climatique, mais qui sont vulnérables à ses effets", analyse Omar Dini Abdallah.
 
"Le pays est situé sur une côte et si le niveau de la mer augmente ses principales infrastructures économiques seront affectées", précise-t-il.
 
Bexi Warsama, professeur de géophysique à l’université de Djibouti et spécialiste en gestion de l’environnement abonde dans le même sens.
 
"Le fait de regarder le changement climatique à l’échelle d’un petit pays comme Djibouti n’est pas pertinent."
 
A son avis, il faudra se situer au niveau de la grande corne de l’Afrique qui, selon la dernière publication de la National aeronautics and space administration (NASA), sera sévèrement affectée par le changement climatique.
 
Quant à Idriss Ahmed Hared, spécialiste du changement climatique au Programme des nations unies pour le développement (PNUD), il indique que le PNUD et le ministère de l’Environnement collaborent à différents niveaux d’intervention.
 
A l’instar de la mise en place d’une stratégie nationale pour le changement climatique avec un accent particulier sur l’adaptation à ses effets.
 
Djibouti dépose son plan de réduction des GES ainsi environ cinq mois après la date butoir du 31 mars 2015 qui avait été fixée aux Etats par les Nations unies.
 
"Les pays en développement avaient demandé une prolongation au 31 octobre 2015 du délai de remise du plan climat initialement prévu le 31 mars 2015, et cela a été accepté", explique Omar Dini Abdallah.
 
Dès lors, il se dit optimiste sur le fait que les pays africains remettront tous à temps leur contribution.
 
Il faut noter que le Gabon a été l’unique pays africain à respecter le délai du 31 mars 2015.