22/11/16

COP22 : Un bilan en demi-teinte pour l’Afrique

Climate change With Agriculture
Crédit image: Flickr / CGIAR

Lecture rapide

  • Les pays riches sont restés vagues sur la concrétisation de leurs promesses financières
  • L’initiative pour l’Adaptation de l’agriculture africaine (Triple A) peine à convaincre
  • 50 Etats du continent ont néanmoins décidé d’harmoniser leurs politiques climatiques

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Elle était censée être la "COP de l’action", mais pour l’Afrique, la COP22 aura plutôt été synonyme de déception. C’est le moins que l’on puisse dire au regard des premiers résultats de cet événement présenté comme une occasion de concrétiser l’Accord de Paris.
 
Et pour cause, peu d’avancées concrètes ont globalement été notées au sortir des négociations entre pays développés et ceux en développement.

“Le fonds d’adaptation est une question centrale, car il finance des projets concrets d’adaptation. Mais il est confronté à énormément de problèmes en termes de ressources”

Seyni Nafoe
Chef des négociateurs africains à la COP22

 
La "Proclamation de Marrakech" faite par les chefs d’Etats et de gouvernements se contente de réaffirmer l’engagement de la planète à faire face au réchauffement climatique.
 
Concernant les 100 milliards de dollars promis aux pays en développement par les pays développés à partir de 2020, les moyens de mobiliser cette enveloppe et les modalités de son partage sont encore restés flous au terme des négociations.
 
D’ailleurs, plusieurs ONG se sont indignées du "statu quo" qui a prévalu durant cette COP, accusant les pays du Nord de se réfugier derrière des manœuvres afin de masquer leur manque de volonté, voire leur refus de tenir leurs promesses.
 
Les négociations ont surtout été plus difficiles à propos du Fonds d’adaptation. "Ce fonds est une question centrale, car il finance des projets concrets d’adaptation. Mais il est confronté à énormément de problèmes en termes de ressources ; bien qu’il doive servir l’Accord de Paris", fait savoir le chef des négociateurs africains à la COP22, Seyni Nafo.
 

Progrès

 
En dehors de ce fonds, l’autre déception africaine est liée à l’agriculture. L’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (Triple A), soutenue par une trentaine de pays du continent, a certes été appréciée, mais ne semble pas avoir convaincu au point de décrocher des financements.
 
En un mot, l’agriculture africaine ne figure pas parmi les priorités de l’agenda international dans la lutte contre le changement climatique malgré la forte mobilisation des initiateurs du "Triple A", notamment le Maroc.
 
Si beaucoup d’attentes des Etats africains n’ont pas été satisfaites durant cette COP, le continent peut au moins se féliciter d’avoir réussi à réaliser quelques pas en avant.
 
Ces progrès portent sur la décision des Chefs d’Etat d’harmoniser les politiques environnementales du continent.
 
Cette nouvelle stratégie a été approuvée par une cinquantaine de pays lors du premier Sommet africain de l’action organisé en marge de la COP22.
 
A en croire le chef des négociateurs africains, les autres acquis portent sur "le renforcement de l’Accord de Paris, c'est-à-dire traduire les engagements par des projets concrets, et sur l’accélération de l’action qui s’est traduite par une hausse des contributions de l’UE".
 
Enfin, sur un volet purement organisationnel, entre 20 000 et 30 000 personnes sont venues des quatre coins du monde pour assister à l’événement. D’ailleurs, l’organisation de la COP 22 s’est vu décerner le certificat de conformité aux normes ISO 20121.